Etaient présent-es : Le SG de l’académie, 2 enseignant-es d’occitan du public (1er et 2d degrés), Mme Lutic (DASEN Cantal), Mme Montrejeau (IEN en charge des langues), M Duran (IA-IPR Anglais), M François (Conseiller pédagogique départemental), 1 représentant des parents d’élèves, 1 représentant IEO 43, 1 représentant FSU (seule organisation syndicale présente), absence des représentants des collectivités locales, présence importante des représentants des Calandretas (6), notamment le Président de la Fédération Calandreta, le directeur de la Calandreta d’Aurillac et le Président du CREO Auvergne association d’enseignants d’occitan.
En distanciel : la DASEN de la Haute-Loire, l’IA-IPR d’espagnol
Effectifs dans le 1er & 2d degré
La DASEN du Cantal a fait remarquer la non-tenue de CALR depuis 2019 due au contexte sanitaire. Dans le Cantal, il y a une animatrice (Professeure des écoles) qui s’occupe de l’enseignement et de la sensibilisation de l’occitan dans le premier degré alors qu’un certifié enseigne dans le second degré dans 6 établissements (5 collèges et 1 lycée) : à Aurillac, à Laroquebrou, à Montsalvy, à Vic-sur-Cère, à St-Cernin et à Pleaux. Dans le Cantal, il y a 2084 élèves (apprenants de l’occitan) répartis sur 50 écoles et 126 classes. Les interventions hebdomadaires tournent autour de 6 à 7 séances dans l’année : séances de 30 mn en Cycle 1 et séances de 45 mn en cycles 2 & 3.
Dans la Haute-Loire, il y a 74 apprenants de l’occitan répartis sur deux écoles pour des moyens de 4 postes plus un renfort pédagogique. En fait, il y a deux écoles laïques et associatives Calandretas en Haute-Loire : une sous-contrat et une hors-contrat dont les effectifs ont connu une légère augmentation entre 2017 et 2022 (+15 élèves). L’école Calandreta d’Aurillac a un effectif de 27 élèves en pédagogie bilingue immersive.
Dans la Haute-Loire, le seul poste d’occitan existant est non pourvu faute de remplaçant du professeur titulaire.
Le SNES-FSU a rappelé son attachement à l’enseignement public des langues régionales notamment de l’occitan dans l’académie. L’enseignement de l’occitan est fragilisé par le manque de moyens dans le Service public, ce qui en freine la continuité en collège et en lycée. De plus, la réforme du bac avec « les spécialités » a renforcé son affaiblissement. Par conséquent, le SNES-FSU demande à l’Administration des moyens supplémentaires notamment en ressources humaines (des enseignants, un conseiller pédagogique et un IA-IPR en occitan) afin de non seulement assurer la continuité de l’enseignement de l’occitan dans l’académie mais également d’en garantir la pérennité dans le cadre des croisements linguistiques et culturels entre langues étrangères, régionales et anciennes. Dans ce cadre, nous avons interrogé l’Administration sur l’impulsion que pourrait apporter le Conseil Supérieur des Langues à l’enseignement public des langues régionales dans l’académie.
Réponse de l’Administration
Le SG de l’académie souligne la création d’un demi-poste en occitan dans le premier degré, ce qui représente un effort considérable en termes de dotations dans une petite académie comme Clermont. Ce ½ poste prévu dans le Cantal pour la rentrée 2022-2023 s’ajoute 1 ETP dans le 1er degré et 1 ETP dans le second degré. La projection de la création d’un deuxième ½ poste est envisagée dans les années à venir. Au niveau des Calandretas, une demande de contractualisation est en cours pour la Calandreta de Vals le Chastel. Les 5 postes correspondent aux crédits ETP dont bénéficie le rectorat pour la rentrée 2022. Sur ces 5 postes, un mi-temps sera dédié à l’occitan dans le Cantal et les autres le sont pour d’autres missions (enseignement ASH, élèves autistes), aucun poste n’est créé pour les Calandretas, une demande de contractualisation est en cours. L’Administration fait remarquer sa difficulté pour recruter des enseignants en occitan.
La DASEN de la Haute-Loire s’interroge sur l’impact de l’enseignement bilingue dans les Calandretas et sur la poursuite des études dans le cadre de l’absence totale d’offre en occitan dans le second degré en Haute-Loire. Ainsi, elle demande un bilan de parcours des élèves vers le collège dans les Calandretas.
Les représentants de l’association Calandreta affirment avoir de bons retours quant à la poursuite des études de leurs anciens élèves et mettent en avant les atouts de la pédagogie Freinet, qui rend les élèves autonomes et facilite leur aptitude à devenir des adultes plurilingues.
Enseignement & Sensibilisation de l’occitan
L’enseignement et la sensibilisation dans le 1e degré s’articulent autour de questions sur les contes, la toponymie, les bandes dessinées, la biodiversité (flore), les rando contées, ma musique, etc.
Semaine des langues vivantes étrangères et régionales
Pour sa 7e édition, la Semaine des langues vivantes étrangères et régionales aura lieu du 04 au 08 avril 2022 dans l’académie de Clermont. Elle a pour objectif de mettre en valeur les langues et la diversité linguistique dans les écoles et les établissements scolaires en encourageant la pratique des langues. Dans ce cadre, un projet interlangue (5 langues dont l’occitan) autour du poème « Liberté » de Paul Eluard est monté. Les écoles laïques et associatives Calandreta participent également à la Semaine des langues en organisant des festivals, des lectures de contes et légendes en Oc, etc.
Les Perspectives
L’Administration tend vers plus d’enseignement et moins de sensibilisation de l’occitan dans l’académie. Un projet de délocalisation du site de la Calandreta d’Aurillac est prévu pour des raisons de sécurité. Les négociations sont en cours.
Un projet d’ouverture de classes est en vue avec une stratégie de développement du mouvement Calandreta sur la partie Auvergne de la région académique (notamment à Clermont prévu pour septembre 2022).
Sur le plan pédagogique, un enseignement spiralaire est préconisé ainsi qu’un enseignement complémentaire dès la 5e. L’ouverture de classes bilangues est souhaitée dans les collèges.
En début de séance, les représentants de l’association Calandreta ont déploré l’absence des représentants des collectivités territoriales au CALR avant de louer les bonnes relations qu’ils entretiennent avec la Région moyennant des subventions importantes. Ils ont précisé compter sur la collaboration avec les autres collectivités territoriales (communes, conseils départementaux) et le rectorat pour développer l’ouverture d’écoles laïques et associatives Calandreta dans l’académie. Des exemples de réussite de Calandreta en région Occitanie sont cités par les représentants.
L’IA-IPR d’anglais H. Duran a mis l’accent sur les aspects culturels de la langue régionale occitane dans le territoire tout en relevant la volonté académique de consolider l’existant. Il souligne que 5,6% des élèves apprennent l’occitan dans l’académie de Toulouse mais les problèmes de moyens, de recrutements et de maillage du territoire en ressources humaines se posent de la même manière partout sur le territoire national. Comme la FSU, il a pointé l’inquiétude de la continuité de l’enseignement des langues régionales dans le second degré et a indiqué que la pérennisation des langues régionales dépend d’une volonté politique. En termes de pédagogie, M Duran a souligné le manque d’IA-IPR d’occitan dans l’académie et a suggéré qu’un arrêté d’extension permettrait une collaboration avec l’IA-IPR de Toulouse pour la continuité pédagogique. Dans le même ordre d’idées, il avance l’idée selon laquelle un IA-IPR peut être habilité à exercer au plan national pour pallier le manque d’inspecteur des langues MoDiMEs. Pour information, une enseignante d’occitan a témoigné avoir été inspectée par un IA-IPR d’espagnol durant la séance.
Pour le SNES-FSU, le danger de disparition des langues régionales ne peut être évité que par une volonté politique réelle qui mobilise des moyens suffisants à la hauteur des enjeux de l’enseignement des langues régionales c’est-à-dire en créant les conditions d’une offre de formation nationale pour chaque langue régionale.