La loi dite de « transformation de la fonction publique » de 2019 a fait voler en éclat de nombreuses garanties liées au statut de fonctionnaire. Elle a considérablement dégradé les conditions d’affectation des lauréat
es des concours pour leur année de stage. Cinq ans après, les stagiaires continuent de payer très cher la remise en cause du paritarisme.Avant la loi de « transformation de la fonction publique »
Avant 2019, le ministère de l’Éducation nationale s’était déjà dispensé d’organiser un groupe de travail sur l’affectation des stagiaires. Mais le Ministère communiquait encore le fichier des affectations des stagiaires du second degré aux élu
es des personnels, en particulier celles et ceux de la FSU, largement majoritaire. Cela leur permettait de communiquer aux stagiaires le barème retenu par le Ministère et de calculer les barres (le barème du dernier ou de la dernière entrant e, dans chaque discipline et dans chaque académie). Les barres, calculées et publiées par le SNES-FSU sur son site (ce que le Ministère ne faisait pas), permettaient aussi aux stagiaires des années suivantes d’anticiper autant que possible leur affectation. Les informations communiquées au SNES-FSU donnaient aux stagiaires la possibilité de vérifier si leur situation avait été correctement prise en compte, de comprendre leur affectation et, éventuellement, de la contester en connaissance de cause.Après la loi de « transformation de la fonction publique »
Depuis 2020, les enseignant
es, CPE et Psy-EN stagiaires sont affecté es dans l’opacité la plus complète : plus moyen pour les organisations syndicales de calculer les barres et de vérifier l’équité des affectations. Pire, le Ministère ne communique aux intéressé es ni les barèmes retenus, ni les barres des vœux qui ne sont pas satisfaits. Depuis 2022, avec l’application de la réforme des concours Blanquer, qui a porté à la fin du M2 le concours, une grande majorité des stagiaires sont affecté es au barème (et non plus, pour certains, maintenus dans leur académie de master pour le stage). Mais toujours sans aucun élément d’explication, alors que l’existence probable de deux mouvements (un pour les stagiaires à plein temps, un autre pour les stagiaires à mi-temps) rend les mutations moins fluides.