28 avril 2009

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Réforme des lycées : vrai débat ou mascarade ?

Le SNES, à sa demande, était invité à une journée d’échanges consacrée à « la construction d’un nouveau lycée conforme aux besoins d’aujourd’hui et de demain » au lycée de Chamalières le jeudi 23 avril.

Environ 50 personnes étaient présentes dont seulement 4 lycéens, un représentant du SNES, deux de l’UNSA et un parent d’élève FCPE. De nombreux représentants du rectorat, les IA de chaque département, des IPR, deux présidents d’université, des chefs d’établissement, des responsables de collectivités territoriales et élus, des responsables économiques....

3 thèmes étaient abordés, la liaison lycée–Université ; la liaison lycée-monde économique et enfin une intervention du député de Seine et Marne, M. Geoffrey, ancien proviseur et membre de la commission Thélot.
Un IG prenait des notes pour restituer la teneur des interventions.
 M. le recteur a commencé par présenter ce qui pour lui constituait les enjeux de la consultation, à savoir, trop de redoublants en fin de seconde, une orientation majoritaire en 1re S, un coût par élève très supérieur aux autres pays, un nombre d’élèves par enseignant beaucoup plus faible que dans les autres pays et un nombre d’heures de cours trop important.
 L’intervention suivante abordait la liaison lycée-Université à travers un débat avec les deux présidents d’université où il ressortait qu’il fallait arrêter de raisonner par discipline et de plutôt travailler sur les compétences et que le lycée devait donner de solides bases.
 A l’issue de ces interventions assez longues, le « public » pouvait parler ou poser des questions sur ce thème de manière assez brève. Le SNES est intervenu pour rappeler de ne pas oublier le lycée technologique, que tous les élèves n’allaient pas à l’Université (moins de 50 % en comptant les IUT)... (plus de chiffres http://www.snes.edu/spip.php?article12576) La durée de cette intervention a été considérée comme trop longue par - l’animateur. Le représentant de la FCPE est aussi intervenu dans le même sens que le SNES.
 La troisième intervention était faite par le responsable du recrutement de Michelin dont l’entreprise recrute à BAC+3 ou BAC+5 ( quel lien avec le lycée ?). Là encore, l’approche disciplinaire en lycée était dévaluée au profit du développement de talents et de compétences.
La prise de paroles a été fort brève de nouveau et était en total accord avec l’intervenant. M. le Recteur a rappelé qu’il fallait « valoriser les talents » en dehors des disciplines.
 Un représentant des lycéens, délégué CVL du lycée a présenté sa version du lycée dont l’essentiel tournait autour d’un tronc commun et de dominantes sous la contraint d’un horaire global de 30 h et avec des coefficients au choix. Là encore, il n’a pas été possible d’intervenir à l’issue de cet exposé.
 Enfin l’intervention du député a consisté en un long monologue sur le rôle de l’école et de l’éducation.

En résumé, sur la forme, il était impossible de débattre, de proposer dans ce cadre très contraint (temps et modalités) qui consistait à acquiescer aux interventions et non pas à réfléchir. Sur le fond, à aucun moment le débat n’a tourné autour de ce qu’on voulait que l’élève soit en fin de terminale (citoyen, homme) en partant de ce qu’il était en fin de troisième. Les présidents d’université voulaient des élèves aptes à entrer à l’université, le responsable du recrutement voulait des élèves « employables », le tout dans le cadre d’un lycée général aux horaires réduits où l’approche disciplinaire serait marginalisée.
Ce n’est pas la réforme que les personnels veulent et il est de nouveau regrettable que ces projets se fassent sans les personnels ni les parents ni les lycéens.