19 février 2008

Collèges / lycées contenus / instances

Stage académique l’avenir des filères STI-STG du jeudi 7 février 2008

Thierry Reygades, secrétaire national des enseignements technologiques au SNES, animait ce stage

Les lycées de Lafayette (Clermont), Jean Zay (Thiers), Paul Constans (Montluçon) et Ch et A Dupuy (Le Puy) étaient représentés.

Etat des lieux dans l’académie :

Les effectifs :
En seconde des lycées technologiques, la baisse des effectifs atteint 269 élèves, soit quasiment 6% des effectifs principalement dans l’Allier et le Puy de Dôme. Cela aura des conséquences sur les structures d‘établissement dans les années à venir.

Baisse régulière des STI GM et GE principalement dans le Puy de Dôme, l’Allier se maintenant voire progressant. Sur 6 ans, la baisse globale est de l’ordre de 20%, d’où des structures très fragiles dans certains établissements, avec des ½ sections non remplies (Génie Energétique à Montluçon, Génie Electrique à Thiers).

La transformation des STT en STG a fait perdre à ces sections environ 10% de ses effectifs. Ces pertes semblent se poursuivre pour l’année scolaire 2007-2008

Les structures :
Elles ne sont pas touchées mais bien souvent les sections deviennent des demi sections et à terme on risque d’assister à la disparition des filières à petit flux (comme la fermeture de la filière Génie des matériaux à Yzeure pour le rentrée 2005)

Les TZR :
Leur nombre est globalement constant avec une forte proportion en GM Construction, GM Productique et GE Electrotechnique.

Voie Technologique

Après la réforme des STG il y a 2 ans, les réformes sont bloquées sur l’ensemble STI-STG. M. Darcos, lors de sa conférence de presse de rentrée a parlé des voies générales et professionnelles sans aborder la voie technologique (qui représente 1/3 des bacheliers contre 1/6 pour la voie professionnelle). La voie technologique est réapparue dans le discours politique par le biais de Mme Pécresse, ministre déléguée à l’enseignement supérieur, qui gère aussi les filières courtes type BTS, DUT. Elle souhaite que ces filières permettent de décharger les amphithéâtres des facultés et participent à l’objectif de 50% d’une classe d’âge à bac + 2 minimum. Pour cela, selon elle, il faut plus de bacheliers technologiques en BTS.

Réforme des séries STG

Le public étant le même, les effectifs ont baissé de 10% nationalement car les objectifs sont très ambitieux. Comme pour les séries STG, toute réforme de la voie technologique (regroupement des filières et/ou diminution des horaires d’enseignement techniques) sur la base de plus de conceptualisation et avec pour objectif l’accès aux voies supérieures entraînera une diminution de 10% des effectifs.

BAC PRO 3 ans

Ces formations ne s’adresseront de fait plus aux mêmes élèves. La scolarité étant obligatoire jusqu’à 16 ans, au delà, ceux qui pourront suivre cette nouvelle formation poursuivront, voire même jusqu’à bac + 2. Les autres enfants se rabattront soit sur des CAP (d’où leur réapparition), vraisemblablement gérés à terme par les Régions, soit sur des formations qualifiantes gérées par les branches professionnelles, pour qu’à terme plus aucun enfant ne sorte du système scolaire sans qualification (actuellement 60 000 jeunes sortent sans qualification, principalement de lycées professionnels).

Le BAC PRO 3 ans va vraisemblablement être en difficulté, car les Régions, qui ont récupéré les formations Sanitaires et Sociales, ne veulent pas récupérer d’autres formations pour un problème de coût. Par ailleurs, les branches professionnelles ne sont pas d’accord pour former des jeunes en difficulté à la sortie de la 3e (apprentissage) et considèrent que le BAC PRO 3 ans ne marche pas car il faut d’abord passer par un BEP. Enfin, la branche pro de l’hôtellerie veut garder le niveau V (BEP).

L’Education Nationale et les Inspecteurs Généraux ne savent pas comment faire avec la seconde professionnelle car actuellement, les échecs en 2e année de BEP sont très élevés, de l’ordre de 50% ! D’où l’idée de recréer les CAP pour récupérer les élèves en difficulté en BAC PRO 3 ans. Celui-ci serait nécessairement moins professionnalisant car il n’y aurait plus que 2O BAC PRO à l’avenir contre 65 actuellement !

Dans ce contexte, le projet de réforme du bac Hôtellerie (le référentiel n’est pas paru sur Eduscol) propose une diminution de la professionnalisation en lien avec une poursuite d’études (BTS, licence professionnelle) pour se démarquer du bac professionnel.

Réforme des lycées

Selon M. Darcos, après avoir réformé le primaire (?), il est temps de s’occuper du lycée.

La réforme globale des Lycées Généraux et Technologiques pourrait se présenter avec un tronc commun plus important (relativement) et des options :
 Littéraire
 Scientifique
 Economique et Social (actuellement trop importante, donc à réduire)
 Economie et Entreprise
 Technologie industrielle (avec plusieurs scénarii, voir ci–après).

Cette réforme conduirait à une modification en profondeur de la 2de, avec une plus grande ouverture (?) pour être « véritablement de détermination ». Le tronc commun serait « relativement » renforcé au détriment d’options qui s’orienteraient vers de la découverte, sans acquisition de compétences et sans profondeur. En 2de technologique, un projet est expérimenté (de manière illégale, car imposé par les établissements) le regroupement ISI et ISP sur 4h

Pour la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement SCOlaire), la réforme des séries STG puis SMS ont eu lieu, il faut maintenant s’occuper des séries STI.

Pour les filières STI, 4 scénarii sont possibles :
 Une filière STI, donc très généraliste
 Les propositions de l’Inspection Générale de STI de l’an dernier avec 5 filières
 4 filières : Mécanique, Electrotechnique, Génie Civil, Arts Appliqués
 4 filières : Production, Maintenance Industrielle, Génie Civil, Arts Appliqués.

Actuellement, ni la DGESCO ni les Inspections Générales n’ont d’influence sur les contenus des futures réformes.

Les propositions du SNES

 Le maintien de 2 options de détermination diversifiées et porteuse de contenus, en plus de la LV2 pour permettre un parcours vers des séries diversifiées.
 Structurer les séries industrielles autour de grands champs technologiques déclinés sur des supports pédagogiques diversifiés en conservant un nombre de séries le plus large possible comportant une spécialisation dès le classe de première.
 S’opposer aux propositions ministérielles qui seraient nocives pour les jeunes comme pour les personnels.

Pour plus de détails, voir le site national du SNES, article 1287

Reconversion des enseignants STI :

En début d’année scolaire, le SNES Clermont a interrogé le rectorat sur l’avenir professionnel des TZR des disciplines technologiques (voir sur le site académique : http://www.clermont.snes.edu/spip.php?article110 ).

Celui-ci a proposé un entretien individuel, sur la base du volontariat à environ 50 TZR en rattachement. Il leur a été proposé différentes possibilités de reconversion : Chef des travaux, Chef d’établissement, enseigner dans une autre discipline (mathématiques, technologie, sciences physiques).

Pour ce dernier cas, 2 possibilités sont laissées au choix des enseignants :
 Une reconversion définitive avec possibilité de participer au mouvement intra académique dans sa nouvelle discipline,
 Une compétence acquise dans une des 3 disciplines qui ne permet que de participer au mouvement des TZR sur des BMP, des AFA ou des remplacements de courte durée. L’enseignant restant titulaire de sa discipline d’origine.

A l’heure actuelle, 12 enseignants ont choisi les mathématiques et 3 la technologie.

En technologie, il n’y a pas de cadrage national.

L’Inspection Générale de mathématiques a élaboré un processus de reconversion définitive qui peut s’appliquer dans toutes les académies :
 La première étape consiste, sur la base du volontariat d’aller en observation un mois en collège en suivant une classe (6e ou 5e), puis un mois en lycée (2de)
 La deuxième étape consiste en un entretien avec les IPR de mathématiques suite à l’envoi d’une « lettre de motivation » qui définira la durée de reconversion et les modalités
 La troisième étape consiste en un stage en responsabilité l’année scolaire suivante et une formation dont les modalités ni le contenu ne sont clairement définis pour le moment. La validation (changement définitif de discipline) s’effectuera par une inspection.
 Enfin, participation au mouvement intra académique en mathématiques.

Ce que demande le SNES Clermont pour tous les TZR STI en reconversion (définitive ou pas) :
 Une durée de stage en responsabilité au maximum à mi-temps,
 Des formations prioritairement axées sur la pédagogie et la didactique, différentes des disciplines d’origine,
 Une bonification spécifique, pour le mouvement intra, sur la zone géographique restreinte dans laquelle se trouverait l’établissement de rattachement de cette année (uniquement en cas de reconversion définitive)
 Le maintien de l’ancienneté de poste lié à la discipline d’origine.

Patrick Lebrun