Au delà de l’exemple du lycée Stanislas, les propos ministériels sur l’enseignement privé sont un puissant révélateur des ressorts des politiques publiques actuelles et de leurs effets dévastateurs sur la société toute entière. Il en va de Parcoursup comme du reste : cachée sous le discours de la liberté de choix, la loi orientation et réussite des étudiants, avec son avatar, Parcoursup, constitue un outil majeur de ségrégation sociale.
Né avec la Loi orientation et réussite des étudiants (Loi ORE), en 2018, Parcoursup organise le tri des candidatures vers l’enseignement supérieur, désormais entièrement soumis au principe de sélection. La plateforme a été conçue pour offrir l’illusion du libre choix sous couvert du slogan « le dernier mot au candidat ». Dans les faits, c’est un magnifique outil de dissimulation de choix politiques visant à affaiblir l’enseignement supérieur public et à préserver l’affectation des jeunes issus des classes sociales les plus favorisées dans les formations les plus réputées. Techniquement, l’outil Parcoursup est au service de cet objectif. Le choix des modalités de la procédure d’affectation dans le Supérieur relève ici d’un projet politique, celui de garantir les privilèges des plus privilégiés, dans un contexte où l’enseignement supérieur public souffre de sous-investissements chroniques.