X. Darcos et F. Amara ont adressé le 27 janvier aux préfets et aux recteurs une circulaire relative à la création de médiateurs de réussite scolaire dans le second degré
Le ministre souhaite recruter 5 000 « médiateurs de réussite scolaire » (dont 93 dans l’académie de Clermont), chargés de lutter contre l’absentéisme des élèves. Ces médiateurs sont des personnels de droit privé ultra précaires, non formés et non qualifiés, recrutés à temps partiel, pour des périodes de 6 à 24 mois renouvelables deux fois dans la limite des 24 mois.
MISSIONS : Ces médiateurs seront placés sous la responsabilité du chef d’établissement. Ils devront :
– repérer les absentéistes,
– organiser dans l’établissement des actions d’aide à la parentalité sur le modèle des écoles et maisons de parents,
– créer un lien fort avec les familles dans et hors de l’établissement,
– établir des relations avec les associations de quartier. Ils seront recrutés « au titre de leur connaissance des problématiques familiales et sociales et de leurs capacités relationnelles ». Leur « résidence dans un quartier relevant de la politique de la ville » n’est pas obligatoire mais « peut constituer un atout ».
Ce nouveau projet est inacceptable.
Un phénomène complexe comme l’absentéisme ne peut être traité de cette manière. Cela suppose de faire appel à des professionnels. Ces professionnels existent déjà dans l’Education Nationale. Au sein d’équipes pluri-professionnelles de suivi, les CPE, les Co-Psy, les assistants de service social, les infirmiers, les médecins scolaires s’efforcent d’éviter les décrochages, de contribuer au suivi et à la réussite de tous les élèves. Les Conseillers Principaux d’Education ont en outre des missions particulières : ils sont chargés du repérage et du traitement de l’absentéisme au sein des établissements scolaires. Tous ces professionnels jouent un rôle indispensable auprès des équipes d’enseignants, des élèves et des familles. Il faut cesser d’organiser leur disparition et augmenter leur nombre de manière significative. Les recrutements des médiateurs doit être approuvé par le conseil d’administration de l’établissement, conformément aux dispositions du 6° c) de l’article R.421-20 du code de l’éducation, qui doit donner son accord sur le nombre et la nature des emplois, la commission permanente devant être consultée puisque nous sommes en matière pédagogique et éducative (article R.421 41 du code).
Parce que les élèves ont besoin de personnels compétents, le SNES appelle à voter contre le recrutement de ces médiateurs de réussite scolaire dans chaque établissement concerné et à rappeler notre exigence de personnels qualifiés, formés et avec un vrai statut.