La création de la classe exceptionnelle pour notre corps pouvait représenter un espoir de bénéfice financier avant le départ à la retraite, mais les choix arrêtés pour son attribution remettent sérieusement en question cette espérance. Nous avions déjà appréhendé le risque que la classe exceptionnelle ne devienne pas un débouché de carrière accessible au plus grand nombre mais l’analyse des documents fournis pour la préparation de cette première CAPA montre que la réalité nous donne raison.
Un collègue né en 1953 dans le vivier 2 n’est pas promu dans le projet alors qu’il va partir en retraite prochainement (65 ans au 11/01/2018).
Des appréciations nous laissent perplexes car exercer les missions de CPE telles que définies par la circulaire de 2015 ne semble pas, dans certains cas, être suffisant pour obtenir un avis permettant une promotion. Il faut être « loyal et de confiance », « d’une disponibilité sans faille », « s’impliquer dans ses missions de chef de service », « avoir une posture en qualité de chef de service », « être dévouée »… ceci est particulièrement choquant et inacceptable. Nous rappelons d’ailleurs que la loyauté est un concept indéterminé qui est parfois assimilé à de la docilité, et qu’il s’applique seulement dans le cadre défini par le statut général des fonctionnaires de 1984 soit à l’Institution et non à la personne d’un chef d’établissement.
Force est donc de constater qu’en l’état, les conditions de la mise en place de la classe exceptionnelle ne sont pas satisfaisantes. La clef de répartition des promotions entre les deux viviers (80% vivier 1, 20% vivier 2) ne correspond pas à la structure de la profession actuellement à la hors classe dans notre académie, elle ne permettra même pas de promouvoir les collègues qui cumulent âge avancé et ancienneté dans le 6e échelon de la hors-classe avant leur départ en retraite.
Nous perdons déjà 2 possibilités de promotion au titre du vivier 1 (5 éligibles pour 7 capacités de promotion) dés la première campagne. Seulement une promotion au vivier 2 pour 24 collègues promouvables…
C’est une véritable loterie qui s’organise, source d’aigreur et de démotivation pour des collègues déjà fortement dégradés sur le plan salarial par les mesures anti fonctionnaires de ce gouvernement. Et nous ne parlons pas de l’application des accords PPCR repoussés d’un an qui constitue un reniement de la parole de l’Etat.
Les élus du SNES/FSU revendiquent donc que :
– la liste des collègues dont la candidature n’a pas été retenue au titre du vivier 1 nous soit communiquée afin de pouvoir effectuer correctement notre travail de vérification.
– la composition du vivier 1 soit revue et élargie car sinon ce vivier est déjà épuisé dans notre académie ou en passe de l’être dés la prochaine campagne de promotion.
– la clef de répartition 80/20 disparaisse et que si elle perdure une fongibilité des deux viviers permette de ne pas perdre des possibilités de promotion.
– les appréciations doivent s’appuyer sur les missions que la circulaire de 2015 a fixé et non sur des notions subjectives telles que la « loyauté » ou déterminées par un exercice de missions qui ne sont pas celles de notre corps.
– la possibilité pour tous les collègues « retraitables » ayant déroulé une carrière normale d’accéder au grade « classe exceptionnelle » avant de partir.
La classe exceptionnelle doit devenir un réel débouché de carrière pour tous les CPE. Les élus du SNES/FSU sont déterminés à obtenir cela comme leur lutte a permis de l’obtenir pour l’accès à la hors-classe.
Nous ne pouvons clore cette déclaration sans évoquer la question du « mérite », concept déjà sujet à discussions lors des campagnes de promotions précédentes à la hors-classe. Les pourcentages d’avis « excellent » et « très satisfaisant » imposés nous rappellent qu’il s’agit bien de classer les collègues. Exercer son métier avec professionnalisme pendant des décennies, transmettre des valeurs à des générations d’élèves, n’est-il pas en soi « méritant » ?
Dans l’attente de la satisfaction de nos revendications pour la prochaine campagne, nous demandons que, dès la présente, soit mieux prise en compte l’ancienneté des collègues, en particulier l’ancienneté dans le corps et dans le dernier échelon de la hors-classe.
Pour conclure, nous tenions à remercier les services de la DPE qui ont fait face à un travail important généré par le reclassement au 1er septembre des personnels et à la mise en place des rendez-vous de carrière tout en nous permettant de disposer des documents préparatoires dans les temps nécessaires.
Les élus CPE du SNES/FSU
Magali GALLAIS, Philippe LEYRAT, Olivier RALUY, Eric SABIN.