Chères et chers collègues,
Jeudi 13 janvier a marqué une mobilisation massive contre la gestion erratique de la crise sanitaire par le ministre de l’Education Nationale. Parallèlement à la fermeture de très nombreuses écoles, de multiples vies scolaires étaient également fermées en raison de la participation importante des AED et des CPE à ce mouvement. Il est à noter que des chefs d’établissement étaient grévistes et ont participé à la manifestation clermontoise, ce qui n’est pas habituel.
Les premiers engagements, toujours insuffisants, pris sur ce dossier, ont été rendus publics hier soir et attestent de la reprise en main de ces différents problèmes par le 1er Ministre et le ministre de la santé, signe de la fébrilité du gouvernement face à la mobilisation.
1 500 recrutements d’AED sont annoncés dans un premier temps, c’est une première prise en compte de la situation extrêmement tendue et préoccupante des services de vie scolaire, CPE et AED absents pour cause de covid, d’épuisement ou d’autres pathologies, postes vacants nombreux dans notre académie, en particulier dans l’Allier.
Aujourd’hui de nombreuses vies scolaires sont exsangues et l’essentiel, parfois la totalité, de nos journées est consacré à la gestion des absences liées principalement au covid, au « tracing » et à l’explication des protocoles aux familles et aux élèves. De très nombreux établissements ne comptent pas de poste infirmier et cette charge incombe alors exclusivement aux CPE et AED.
Aujourd’hui dans notre académie 15% des CPE sont des personnels contractuels et ce pourcentage risque encore d’augmenter à la fin de l’année scolaire. Les postes supplémentaires rajoutés au concours externe cette année couvriront à peine le nombre de suppressions décidés depuis 2017 et ne suffiront en aucun cas à augmenter le taux d’encadrement en CPE, ils ne couvrent même pas les départs en retraite durant cette période.
Cela fait deux ans que les CPE et les équipes d’AED sont en première ligne dans la gestion de la situation sanitaire dégradée dans les établissements. A cet engagement, le gouvernement n’a eu pour réponse qu’une augmentation ridicule de 250 euros de notre IFE (dont 150 euros pour compenser la non attribution de la prime informatique aux CPE) soit en réalité moins de 10 euros par mois. Ce mépris et ce déclassement salarial perceptible des CPE (sans oublier la grande précarité et la non reconnaissance de l’engagement des AED) est insupportable.
C’est pourquoi le SNES-FSU continue de porter pour première revendication le doublement immédiat de l’IFE afin de la porter à 2 900 euros/an.
Cette situation a été dépeinte lundi 10 janvier lors d’une audience des représentants du SNES avec le Recteur, qui a reconnu la situation difficile vécue par les services de vie scolaire, et différents cadres du rectorat, l’engagement a été pris de la tenue très prochaine d’un groupe de travail (GT) spécifique à la situation des CPE avec les représentants élus de la catégorie. Nous vous tiendrons informés de la teneur des échanges.
En attendant n’hésitez pas à nous faire remonter vos difficultés spécifiques afin que nous puissions intervenir auprès du rectorat. La mobilisation continue !
Bon courage à toutes et à tous pour les semaines à venir.
Très cordialement,
Philippe Leyrat, responsable SNES-FSU de la catégorie des CPE