Chères et chers collègues bonjour,
Nous espérons que malgré des vents contraires votre rentrée s’est passée dans les moins mauvaises conditions possibles. En cette nouvelle année scolaire la section académique du SNES-FSU de Clermont-Ferrand est comme à son habitude au soutien des CPE, tant par des revendications collectives, hausse des salaires et amélioration des conditions de travail, reconnaissance de notre identité professionnelle, que par un accompagnement individualisé pour les collègues titulaires, contractuels ou stagiaires.
Vous trouverez dans ce courrier trois articles concernant spécifiquement notre catégorie et recevrez prochainement une proposition de stage syndical d’une journée avec l’ordre du jour qui est en cours d’élaboration.
En attendant, vous pouvez nous joindre à la permanence spéciale CPE les mardi et jeudi après-midi ou tous les jours par mail.
Article 1 : Rectorat recherche CPE désespérément
Article 2 : Cacophonie au lycée Gergovie
Article 3 : Le fléau des postes partagés
Bilan de rentrée : Rectorat recherche CPE désespérément !
La situation pour la catégorie est particulièrement dégradée depuis la rentrée. Le non recrutement depuis plusieurs années d’un nombre suffisant de CPE , conjuguée à de nombreux arrêts maladies, conséquence pour partie de conditions de travail déplorables (phénomène amplifié par la gestion de la crise Covid), et de multiples absences ou postes vacants de personnel de direction sur lesquels sont appelés des collègues CPE, conduit à l’augmentation exponentielle du nombre de collègues non titulaires.
On peut estimer à minima pour la rentrée 2023 le nombre de CPE contractuels à 50 personnes, soit, sur un total de 240 postes au niveau académique, une proportion de plus de 20% dés la rentrée, il n’est pas illusoire de penser qu’en cours d’année cette proportion dépassera les 25% et se rapprochera des 30% du corps, c’est du jamais vu !
Des collègues non titulaires se trouvent exercer sur des postes à l’année, y compris dans le bassin de Clermont-Ferrand, sans avoir aucune expérience de CPE et même très légère et lointaine en qualité d’AED voir de MI-SE ! Tout ceci bien évidemment sans aucune formation préalable, ce sont donc les collègues en poste qui se retrouvent de fait tuteurs des nouveaux personnels, sans rétribution et avec une augmentation certaine de leur charge de travail.
C’est une attaque sans précédent contre le métier.
Ainsi, un poste annoncé implanté au Collège Pierre Mendes France de Riom, lors du CTA a même été réservé à un contractuel alternant à tiers temps, privant ainsi des collègues titulaires de pouvoir muter.
Avec la mise à mal du paritarisme la gestion des CPE par le rectorat de Clermont-Ferrand connaît une dégradation à grand pas, l’opacité est de plus en plus grande tant sur les opérations de carrière que celles de mutations.
Cacophonie à Gergovie
Le lycée Gergovie, nouveau lycée professionnel de l’académie de Clermont-Ferrand, présenté en grande pompe par le président de région et le recteur d’académie, porte dans sa conception inaboutie les germes de futurs dysfonctionnements lourds et d’inconfort pour les élèves et les personnels.
Nous reviendrons dans un prochain article sur les difficultés rencontrés par les enseignants dans l’exercice de leur métier mais nous allons nous concentrer ici sur la question de l’hébergement des élèves internes et du traitement désastreux des moyens CPE alloués à l’établissement par le rectorat.
Qui pourrait croire que cet établissement flambant neuf, le deuxième plus gros lycée professionnel de France, le plus important de la Région AURA, accueillant à terme plus de mille élèves, de 250 à 300 internes n’est pas doté d’un internat !
Les élèves se déplacent aujourd’hui, à l’aide de 5 bus dédiés, vers les internats des lycées Brugière et Roger Claustres, entraînant de multiples problèmes de fonctionnement.
Leur journée est très longue et fatigante, en multipliant les temps de trajet et en empêchant l’appropriation du nouvel établissement par la mise en place d’une véritable vie lycéenne sur site, leur intégration dans le lycée n’est pas facilitée.
Cette question, pourtant cruciale, est passée sous silence par la collectivité, notre administration, et les médias locaux.
Qu’en adviendra –t-il dans les années à venir ? Un internat sera-t-il créé sur place ?
Bien malin qui peut le dire.
La taille de l’établissement, sa structure, uniquement constituée de filières professionnelles, rendant tout étalonnage compliqué en matière de dotation de personnel de vie scolaire, le rectorat a calqué les moyens octroyés en personnel AED et CPE sur ceux des lycées technologiques, faisant fi de la spécificité des publics accueillis.
Il a donc implanté 3 postes de CPE dans ce nouveau lycée, en lieu et place des 4 existants dans les 2 lycées professionnels qui ont fusionné. Une collègue a subi une carte scolaire et la suppression de son poste en 2021. Après réflexion et intervention forte des syndicats de la FSU, un 4e poste provisoire a été attribué, malheureusement sans aucune anticipation, bien que la décision date de mai 2022, et le 4e poste n’a été pourvu que le 9 septembre soit 15 jours après le rush de la rentrée et par un personnel débutant dans la fonction…sans commentaires à ce stade…
Il y a donc loin de la coupe aux lèvres, et pendant que politiques et institutionnels communiquent,ce sont les « petits personnels » qui permettent d’accueillir au moins mal nos élèves, bien loin de la communication ronflante et hors sol !
Le fléau des postes partagés
Des collègues de plus en plus nombreuses et nombreux se voient exercer en service partagé dans 2 établissements, cette pratique de gestion à court terme n’est pas propice à un véritable exercice du métier de CPE. En effet quel sens y-a-t-il à saupoudrer les moyens , un jour ici un jour là, un établissement une année puis un autre, si ce n’est le souci de répondre partiellement aux demandes légitimes de créations de moyens CPE dans les établissements.
Comment se faire connaître des élèves , des familles, des collègues afin de pouvoir travailler en collaboration avec les différents partenaires ?
Le travail de CPE n’a de sens que sur la durée, la seule revendication reste donc la création massive de postes de CPE titulaires et l’ouverture de postes aux concours, car il existe un vivier de recrutement.
Tout ces rafistolages et ce manque de moyens provoquent cette année le retour de nombreuses tensions dans les établissements, en particulier quand il n’y a qu’un poste de CPE, mais pas seulement, entre les collègues et certains chefs d’établissements qui remettent en cause les 35h toutes tâches comprise en imposant à nouveau la pause de 20 minutes, en générale en la connectant à la pause méridienne. Cela n’a d’autre objectif que d’augmenter le temps de présence physique des CPE dans les établissements en niant notre statut de cadre de catégorie A. Paradoxalement ces mêmes personnels expriment le plus souvent que les CPE sont membres de l’équipe de direction !
Ces injonctions infondées et nos bulletins de salaires attestent du contraire.