Communiqué de presse du SNES national du 30 septembre.

 

Le projet de budget 2011 de l’Education nationale présenté hier est un budget de rigueur qui prépare pour le service public d’éducation et notamment le second degré une situation intenable.

Les 4.800 suppressions d’emplois dans le second degré prévues au budget 2011 toucheront au cœur même des enseignements puisqu’elles porteront dans leur intégralité sur des postes devant élèves. Celles du budget 2010 avaient été essentiellement « payées » par les stagiaires dont le service en responsabilité est passé de 8 heures hebdomadaires à un temps plein.

Un tel budget dans la poursuite de la saignée organisée depuis 2003 et amplifiée depuis 2007 est d’autant plus irresponsable qu’une augmentation des effectifs dans le second degré de 62.900 élèves est annoncée.

Dans un tel contexte, ces 4.800 suppressions d’emplois vont se traduire par des dégradations lourdes du service public et de la qualité de l’enseignement. Le ministre lui-même a défini, dans les « fiches » communiquées au mois de mai dernier aux recteurs, la réalité de la plupart de ces dégradations : augmenter les effectifs d’élèves par classe, augmenter le poids des heures supplémentaires, recourir massivement aux personnels non titulaires et précaires, limiter le nombre d’heures de cours, réduire drastiquement les moyens de remplacement des personnels, instrumentaliser la réforme des classes de premières...

Pour tenter de limiter les dégâts d’une réforme des lycées largement contestée, le ministre décide de faire porter le poids des suppressions sur les « collèges et les lycées professionnels ». Les collèges qui devront accueillir 48.000 élèves supplémentaires à la rentrée 2011 vont donc se retrouver dans une situation encore plus difficile qu’actuellement. Il s’agit d’une véritable provocation !

Enfin, pour la troisième année consécutive, l’enseignement privé bénéficie des largesses du gouvernement puisqu’il ne subit que 10% des suppressions d’emplois (1.633 sur 16.663) alors que selon le principe de parité public-privé, la répartition des mesures de suppressions ou créations d’emplois devrait se faire selon la règle 20% pour le privé, 80% pour le public.

Un tel projet de budget dans la continuité d’une politique budgétaire et éducative mortifère est inadmissible. Comme ils l’ont fait depuis le 6 septembre dans la logique du mouvement intersyndical contre le projet de réforme des retraites, les personnels exprimeront leur rejet d’une telle politique le 2 et le 12 octobre. Le SNES construira avec la FSU et dans le cadre le plus unitaire possible un calendrier d’actions pour porter, lors du débat parlementaire sur le budget, l’exigence d’une autre politique pour l’éducation.