Le SNES-FSU milite pour que l’agrégation revalorisée devienne le corps de référence dans le second degré. Il plaide pour que l’Éducation Nationale ne recrute plus, à terme, que des professeurs agrégés et que les actuels professeurs certifiés ou assimilés bénéficient d’un plan d’intégration dans le corps des professeurs agrégés par des voies diversifiées, concours internes ou listes d’aptitude.
Le ministère est très loin du compte
Dans un contexte de décrochage des carrières et des rémunérations des enseignants, CPE, PSY EN, relativement aux autres corps de la fonction publique de niveau de qualification comparable, qui bénéficient eux-mêmes de leurs propres logiques de revalorisation, il est donc essentiel pour l’ensemble de la profession que le corps des professeurs agrégés ne soit pas distancé par les autres corps de la catégorie dite « A+ » de la Fonction Publique.
Revaloriser : une nécessité !
Revaloriser l’agrégation, c’est réaffirmer la place dans le système éducatif d’un concours sanctionnant un haut niveau de connaissances et d’expertise dans la discipline enseignée, au bénéfice des élèves. Alors que le volet « Pacte » des propositions ministérielles confirme que la docilité, l’acceptation de tâches annexes et périphériques à la mission d’enseignement, l’engagement envers les dispositifs et priorités d’un pouvoir en place (CNR), deviennent les qualités valorisées, ne pas revaloriser les professeurs agrégés serait signifier à l’ensemble de la profession que la maîtrise disciplinaire, la démocratisation du savoir, la promotion d’une culture commune ambitieuse ne sont plus des objectifs de l’école macroniste qui se met en place par touches successives.
Or, outre le fait que le « Pacte », dont nous demandons l’abandon, serait moins attractif pour les professeurs agrégés que les dispositions actuelles, les mesures du volet « Socle » sont sous-dimensionnées pour les professeurs agrégés plus encore que pour l’ensemble de la profession.
Et une promesse non tenue…
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le SNES-FSU n’a pas connaissance de modalités de transposition aux professeurs agrégés des mesures indemnitaires sur les débuts de carrière, ni de la concrétisation des promesses d’amélioration du classement initial dans le cas de service antérieurs à la réussite au concours de l’agrégation. Les dispositifs de réduction du temps d’attente pour la promotion à la hors-classe envisagés par le ministère n’auront qu’un effet financier marginal dans le cas spécifique des professeurs agrégés s’ils ne s’accompagnent pas d’une reconstruction de la grille indiciaire. Alors même que la plupart des professeurs agrégés partent actuellement en retraite sans avoir pu bénéficier de la promotion à la classe exceptionnelle, il est plus que probable que l’augmentation du contingent de la classe exceptionnelle que propose le ministère ne permette pas de désengorger l’accès aux indices terminaux de la carrière, du fait d’une part du rajeunissement du vivier de professeurs en hors-classe et d’autre part de l’allongement de la durée d’attente avant le départ en retraite. Enfin, la linéarisation de l’échelon spécial de la classe exceptionnelle ne concerne pas les professeurs agrégés. Pour l’essentiel, ce n’est qu’à travers l’augmentation de l’ISOE part fixe de 744 € que les professeurs agrégés tireront un bénéfice financier des mesures actuelles.
Pour le SNES-FSU, cela n’est pas acceptable.
Ce que nous voulons :
Le SNES-FSU revendique une revalorisation indiciaire des débuts de carrière et une répercussion de ces mesures sur l’ensemble de la carrière, un décontingentement de la classe exceptionnelle au profit d’un taux de promotions annuelles garanties et l’amélioration des possibilités de promotion de corps.