A la suite de la FPMA qui s’est réunie au Rectorat le 24 juin, les commissaires paritaires ont pu mesurer l’impact extrêmement négatif de la décision ministérielle consistant à communiquer des projets de mutation aux personnels avant la tenue des commissions.
Lors du groupe de travail vœux et barèmes du 27 mai, tous les représentants syndicaux avaient déjà dénoncé cette mesure, soucieux du manque de lisibilité de ces résultats en deux temps et de l’incompréhension qu’il ne manquerait pas de générer auprès des collègues. Le secrétaire général avait justifié cette décision en arguant du fait qu’ainsi, les étapes du mouvement se feraient dans la transparence et que les résultats seraient communiqués plus rapidement, raisons qui n’ont pas convaincu les élus à la CAPA.
Les personnels qui avaient fait une demande de mutation dans l’académie ont donc pu consulter dès le 11 juin un premier projet d’affectation. Bon nombre d’entre eux nous ont alors sollicités, soit parce qu’ils n’avaient a priori pas obtenu leur mutation et qu’ils voulaient en connaître la raison, soit parce qu’ils n’osaient croire à l’affectation donnée, et attendaient confirmation de notre part. Dans les deux cas, ayant reçu les documents du mouvement le 12 juin, nous n’étions pas en mesure de les renseigner. Comme à notre habitude, nous avons mené notre travail d’examen et d’amélioration du mouvement dans la confidentialité, afin de ne pas semer encore plus le doute dans l’esprit des collègues.
A l’issue de la FPMA, les résultats définitifs ont été communiqués aux personnels, dont un certain nombre s’est retrouvé avec une affectation différente de celle communiquée 12 jours plus tôt. Si quelques-uns ont eu une agréable surprise, d’autres ont appris qu’ils n’obtenaient finalement plus la mutation annoncée. De la permanence téléphonique que nous avons tenue dès la journée du 24, il ressort que les collègues sont très mécontents de la manière dont les résultats ont été communiqués, et ce quelle que soit la modification dont ils ont dû faire les frais. Les témoignages que nous avons recueillis évoquent « un procédé inhumain », « générateur d’angoisse », « des changements incompréhensibles »…
Bien que les modifications effectuées n’aient pas été aussi nombreuses que ce que nous pouvions redouter*, elles ont entraîné des conséquences dramatiques pour les collègues concernés, certains apprenant qu’ils n’obtenaient finalement pas d’affectation malgré ce qui leur avait été annoncé. Mais l’humble pourcentage de personnels dans cette situation (8%) n’exclut pas le fait que, durant 12 longues journées, ce sont 100% des collègues ayant effectué une demande de mutation qui ont vécu dans l’incertitude et l’angoisse.
Au final, l’administration n’ayant pas évoqué de justifications satisfaisantes, la tâche des commissaires paritaires n’ayant pas été facilitée et les collègues ayant manifesté massivement leur mécontentement, nous considérons que cette mesure est inutile et néfaste. Nous ne pouvons donc y voir, comme seule raison d’exister, une attaque de plus au paritarisme.
Nous refusons d’assumer seuls la responsabilité de justifier les modifications auprès des collègues, qui pourraient d’ailleurs nous en tenir responsables, ce qui n’est évidemment pas le cas. C’est pourquoi nous encourageons tous les personnels à faire part de leur mécontentement auprès du Rectorat et à nous contacter pour obtenir davantage d’information.
* Cf en pièce jointe le bilan des modifications par discipline