Lire le Compte Rendu de l’audience avec la Région du mardi 20 mai.
Pour la Région, il est indispensable de mettre en place un nouveau système de gestion des manuels scolaires car celle-ci a dénoncé le marché qui gérait les « chèques livres ». Contrairement à d’autres régions, la Région Auvergne a décidé de transférer la propriété des manuels scolaires aux lycées, ceux-ci recevront une dotation annuelle de 20€ par élève pour renouveler, compléter les collections de manuels. Sont exclus les cahiers et manuels professionnels (lycées professionnels).
La nouvelle gestion des livres pour la rentrée 2014 s’organise, selon Mme Bru vice-présidente, en 3 étapes (récupération, stockage, distribution), pour lesquelles aucun personnel de l’Education Nationale ne sera mis à contribution, sauf sur la base du volontariat. La Région va employer l’équivalent de 200 personnes à temps plein, répartis sur tous les lycées (publics et privés) de l’académie pour organiser la récupération des manuels, le stockage et la redistribution à la rentrée 2014, sur deux périodes d’un mois (juin-juillet et août-septembre).
La Région n’a pas pu fournir une estimation du nombre de livres manquants et ne tolèrera pas de retard dans le retour des manuels par les parents. Il y aura donc certainement des mauvaises surprises sur le nombre de retours et des difficultés pour obtenir tous les livres pour la rentrée. La Région n’en disconvient pas mais considère que « ce sera à la marge ». Il ne semble pas que le temps consacré à l’exemplarisation ait été estimé à sa juste valeur.
Il aurait été plus judicieux de commencer par un niveau (2des), d’en faire un bilan et de l’étendre progressivement aux autres niveaux sur les rentrées suivantes.
Il faudra veiller à ce qu’aucun personnel de l’EN ne soit impliqué et ne voit sa charge de travail augmentée.
Outre que la dotation de 20€ par an et par élève est notoirement insuffisante pour renouveler et compléter les collections, elle ne permettra pas aux gestionnaires de choisir leur prestataire (plateforme, librairie) et les contraindra à se tourner vers la plateforme qui proposera de meilleurs prix du fait des volumes gérés. Il est donc nécessaire d’augmenter cette dotation pour permettre une réelle marge de manœuvre aux établissements. Cette plateforme risque fort, pour obtenir de meilleurs prix, de ne pas référencer tous les manuels et ainsi de restreindre le choix des enseignants.
Par ailleurs, les élèves de LP devront acheter à leurs frais, les cahiers professionnels qui auparavant étaient en partie pourvus par le « chèque livres ». Il est inacceptable que les élèves bien souvent les plus fragiles économiquement soient de fait exclus de cette mesure ! Il a été proposé par le responsable technique, que la « dotation 1er équipement » allouée aux élèves de LP pour s’équiper en matériel technique soit étendue à l’achat de ces cahiers professionnels. Cette proposition, intéressante, doit s’accompagner d’une revalorisation conséquente de la prime pour ne pas demeurer qu’un effet d’annonce !
Même s’il est nécessaire d’obtenir un moratoire pour améliorer ce projet, les conditions dans lesquelles s’est placé la Région empêche de fait tout retour en arrière. Le SNES-FSU continuera d’intervenir pour essayer de limiter les dégâts et les coûts pour les élèves et les personnels et va écrire à la région pour demander :
- des garanties sur la pérennisation de la gestion des manuels scolaires par des personnels de la Région pour leur restitution et la distribution.
- une augmentation de la dotation budgétaire annuelle des établissements pour le renouvellement ou le complément des collections de manuels, 20€ étant largement insuffisant.
- des moyens financiers attribués aux LP leur permettant d’acheter des cahiers professionnels pour leurs élèves.