Le SNES Haute-Loire tient à élever les plus vives protestations contre le sacrifice de la formation des professeurs et la dégradation annoncée du remplacement qui sont liés à des choix budgétaires à courte vue. Pour économiser quelques milliers de postes de stagiaires, on aggrave considérablement les conditions d’entrée dans le métier en réduisant la décharge de service indispensable à une formation efficace.
Certes les services du Rectorat ne parlent plus d’utiliser systématiquement des étudiants de M2 comme moyens de remplacement des stagiaires, ce dont nous prenons acte.
Mais l’absence de cadrage national a pour conséquence un dispositif académique tardif, complexe et sans contrôle car les groupes de travail pour affecter les stagiaires et les TZR ne seraient plus réunis « faute de temps ». Nous sommes aussi choqués par le choix du Rectorat de retirer leurs postes aux collègues en congé parental et de longue durée, dans le mépris le plus total des situations individuelles.
Il faut dire qu’en annualisant les services des 127 stagiaires pour les mettre sur des supports de 16 H hebdomadaires, on retire du mouvement l’équivalent de 113 postes dans l’Académie.
De plus pendant les 2/3 de l’année ces jeunes professeurs vont être confrontés aux multiples difficultés du métier sans le soutien qu’apportait jusqu’ici pas à pas les équipes pédagogiques des IUFM.
Pour nous enseigner est un métier qui ne s’improvise pas par mimétisme de quelques « bonnes recettes », les tuteurs n’auront ni le temps (dans leur service) ni le recul pour répondre aux besoins des stagiaires dans les nombreuses classes qu’ils auront en responsabilité. Cela laisse augurer des situations de détresse professionnelle ainsi qu’une dégradation de la qualité des cours dispensés aux élèves, d’autant que le Rectorat prévoit le remplacement pendant leur période de stages par des TZR en nombre insuffisant. Déjà fragilisées par la succession de plusieurs enseignants dans l’année, de nombreuses classes risquent de se retrouver sans professeur pendant un délai plus ou moins long, la responsabilité pour trouver des remplaçants retombant sur les chefs d’établissement.
Rien que pour tenir la promesse rectorale de réserver 2 semaines de stage de formation en janvier-février, il faudra trouver 127 TZR dans l’Académie à la pire période de remplacement, alors qu’on supprime 72 postes l’an prochain et que de nombreux TZR sont affectés en réalité sur des postes à l’année.
Quel que soit le dispositif choisi dans l’Académie, le SNES continue d’exiger l’abandon du recours aux étudiants comme moyen de remplacement, et le retour à une véritable année de formation pour les lauréats des concours, avec un temps de service limité à 6H par semaine toute l’année.