18 janvier 2024

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Déclaration du SNES-FSU au CSE du 18 janvier. La ministre absente au premier CSE depuis sa nomination...

Déclaration du SNES-FSU au CSE du 18 janvier. La ministre absente au premier (…)

Premier Conseil supérieur de l’éducation (CSE) le 18 janvier depuis sa nomination : la ministre viendra plus tard…

« Les propos de la ministre condamnant le réseau public d’éducation et ses personnels ne doivent rien au hasard et ne sont pas une erreur ou une maladresse. Ils portent le mépris de plus en plus assumé de la majorité pour l’école publique et laïque. Les ambitions égalitaires et émancipatrices de l’école publique qui scolarise sans condition toute la jeunesse doivent être défendues. C’est pourquoi les parents d’élèves qui font le choix pour leurs enfants de l’école publique, laïque et, gratuite ont toute la reconnaissance des personnels, quand d’autres assument un repli communautaire et l’évitement décomplexé du réseau public. » La ministre, absente au premier CSE depuis sa nomination, n’aura pas entendu ce passage de la déclaration préalable du SNES-FSU. Prochaines séances les 25 puis 31 janvier…

CSE du 18 janvier 2024 ; Déclaration du SNES-FSU

Madame la Ministre, Monsieur le Directeur, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

Alors que nous étions réuni.es il y a à peine 10 jours pour un CSE, les événements et les annonces se sont succédé depuis à un rythme effréné. Encore mardi soir, les personnels ont découvert à l’occasion de la conférence de presse du président de la République, de nouvelles mesures pour la rentrée prochaine. Se cumulent-elles ou se substituent-elles à celles déjà inscrites dans le « choc des savoirs » du 5 décembre ? Cela suffit ! L’école ne peut pas être bassement instrumentalisée, ballottée au gré des agendas politiques des uns et des autres.

Ces dernières annonces d’E. Macron pour l’École sont tournées vers le passé jouant sur la corde de la nostalgie d’une France d’antan. Beaucoup d’annonces sont en outre empruntées à l’extrême droite comme le DNB transformé en examen de passage vers le lycée, l’EMC réduit à de l’instruction civique et aux « grands textes de la Nation ». La tenue deviendrait unique quand le collège le sera de moins en moins et la jeunesse doit être mise au pas par le SNU. Le président de la République est bien apparu hors sujet face aux urgences du service public d’Education, dissertant sur l’Ecole du passé sans prendre la mesure des enjeux de l’Ecole d’aujourd’hui et de demain.

L’émancipation par la culture, vantée par E. Macron est un leurre : l’annonce du théâtre et de l’histoire de l’art (et non des arts) obligatoires à la prochaine rentrée au collège, ne repose sur aucun horaire, aucun programme, aucun financement alors que les établissements sont en pleine préparation de rentrée. Les collègues d’arts plastiques et d’éducation musicale sont particulièrement inquiét.es d’une mise en concurrence des disciplines et du recours massif à des intervenant.es extérieur.es qui fragiliserait les enseignements obligatoires. Nous attendons des précisions de toute urgence.

Dans l’émission les « 4 vérités », cela ne s’invente pas, la ministre a, quant à elle, laissé entendre mercredi matin, que les syndicats se trompent lorsqu’ils contestent l’annulation des suppressions de postes pour la rentrée. Nous réaffirmons que le ministère s’est livré à une opération de communication scabreuse en prétendant compenser les suppressions d’emplois car, les faits sont têtus, il n’y a aucune création d’emplois en loi de finances.

L’affichage de « moyens d’enseignement » est un leurre laissant croire à un effort politique pour l’école, ces crédits n’ont même pas été identifiés. Ces pseudo emplois surnuméraires vont se transformer en surcharge de travail pour les personnels ou en recrutements hâtifs de contractuels quand ce sera possible. Au bout du compte pour le second degré, 484 emplois sont bel et bien supprimés définitivement et 111 sont gardés en réserve. Les collèges et lycées publics, dont les effectifs élèves sont inchangés, préparent la rentrée 2024 avec 595 emplois en moins ce qui va contribuer à la dégradation continue des conditions d’études des élèves et de travail des personnels.

Nous alertons sur les premiers échos qui nous arrivent des CSA académiques : des moyens seraient ponctionnés sur les lycées pour les redéployer en collège. Aucun emploi de CPE ou d’AED n’est crée alors même que les vies scolaires sont sous tension.

Aucun nouveau texte officiel n’est paru sur la structure du collège ou les classes prépa-lycée : dans les conseils d’administration, il convient donc de s’en tenir aux textes en vigueur et de refuser le siphonnage des parts libres des DHG pour financer des dispositifs que nous désapprouvons et qui n’existent pas en droit. Le SNES-FSU appelle donc les élu.es des CA, à s’opposer à toute répartition de moyens disciplinaires qui ne serait pas conforme aux horaires réglementaires. Pour le moment, l’heure de soutien / approfondissement en mathématiques et français n’est pas supprimée de l’arrêté horaire de Sixième.

Le SNES-FSU conteste que cette heure, qui a été retirée à la technologie à la rentrée 23, puisse mettre en œuvre des regroupements de niveau à la rentrée 24. Nous demandons en Intersyndicale dans ce CSE que l’heure de technologie en Sixième soit rétablie dans la grille horaire de Sixième.

Le SNES-FSU poursuit sa lutte contre les annonces du « choc des savoirs » qui si elles devaient s’appliquer, disloqueraient les enseignements dans le secondaire et briseraient nos métiers au collège comme au lycée. Le tri scolaire des élèves, et donc social car les statistiques montrent que ces deux dimensions sont corrélées, commencera dès la Sixième avec des regroupements de niveau, se poursuivra dès la Cinquième avec la découverte des métiers notamment pour préparer les élèves les plus fragiles à se projeter dans le monde du travail, et se terminera avec l’examen du DNB, désormais érigé en barrage pour le passage en Seconde.

Et l’année suivante, une classe prépa-lycée risque de devenir un sas avant l’apprentissage pré-bac, hors statut scolaire, avec contrat de travail. Tout cela revient à acter le collège comme lieu de la fin de la scolarité obligatoire. L’orientation est un travail au long cours et ne peut dépendre du premier examen de la scolarité passé par les élèves.

Le texte 7 à l’ordre du jour de ce CSE concerne les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles. La mobilisation des professeurs de CPGE contre les fermetures de classes qui recrutent, se poursuit et a pris encore de l’ampleur lundi 15 janvier, c’est le sujet d’un des vœux intersyndicaux présentés ce jour au CSE. Pour le SNES-FSU, il est temps que les ministères annoncent l’annulation des projets à Paris qui concentrent les inquiétudes afin d’apaiser la situation. Il y a urgence avec la contrainte de calendrier de Parcoursup.

Par ailleurs, le SNES-FSU demande l’ouverture urgente de concertation sur la note de service pour le stage en Seconde générale et technologique, sur les programmes de français en voie technologique et sur la nouvelle épreuve ECG en BTS. Le SNES-FSU demande à ce propos le maintien du thème « Paris » en BTS pour l’année prochaine afin de laisser du temps aux collègues pour préparer leur progression annuelle et leur cours sur le thème qui suivra.

Enfin, les propos de la ministre condamnant le réseau public d’éducation et ses personnels ne doivent rien au hasard et ne sont pas une erreur ou une maladresse. Ils portent le mépris de plus en plus assumé de la majorité pour l’école publique et laïque. Les ambitions égalitaires et émancipatrices de l’école publique qui scolarise sans condition toute la jeunesse doivent être défendues. C’est pourquoi les parents d’élèves qui font le choix pour leurs enfants de l’école publique, laïque et, gratuite ont toute la reconnaissance des personnels, quand d’autres assument un repli communautaire et l’évitement décomplexé du réseau public.

A l’appel de la FSU, de la CGT, de FO et de SUD, les personnels seront en grève le 1er février pour défendre l’école publique, pour mettre un coup d’arrêt à ce « choc des savoirs » et pour exiger une augmentation des salaires sans aucune condition de « mérite ou d’effort individuel » tant ils et elles portent collectivement à bout de bras le service public au quotidien.