9 mai 2025

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Plan « Filles et Maths » : des annonces qui ne règlent rien

Plan « Filles et Maths » : des annonces qui ne règlent rien

Le ministère fait feu de tout bois annonçant tous les jours de nouvelles mesures qui donnent le tournis… Le « Plan Filles et Maths » affiche l’objectif de donner aux jeunes filles toute leur place dans les métiers de l’ingénierie et du numérique. Mais ce plan, établi sans aucune concertation avec les personnels, ne fait que poursuivre les échecs de la politique éducative portée par les gouvernements successifs depuis 2017.

Classes à horaires aménagés en 4e et en 3e en mathématiques et en sciences

L’annonce marquante de ce plan est celle de la création de classes à horaires aménagés en mathématiques et en sciences. Chacun peut ressentir un sentiment d’improvisation, comme en décembre 2023 quand Gabriel Attal annonçait ce qui ne s’appelait pas encore l’épreuve anticipée de culture mathématique en Première. À l’époque étaient alternativement évoquées une « épreuve anticipée de mathématiques » et une « épreuve anticipée de culture mathématique et scientifique », dans un flou absolu. L’important, c’est de faire un coup de com, sans mesurer les implications de ce qui est annoncé.

Le ministère a-t-il pensé que la féminisation de ces classes aménagées en collège conduirait de fait à déséquilibrer le ratio filles-garçons des autres classes ?

Un autre impensé, et de taille : ces classes à horaires aménagés ne pourraient-elles pas devenir des classes de niveau et constituer une nouvelle forme de tri scolaire et social, alors que les personnels rejettent massivement cette ligne politique du « Choc des savoirs » ?

Quelle organisation pour ces classes ? Quels programmes ? Le ministère met en avant « la pédagogie de projet » qui « permettra de développer l’appétence des élèves et notamment des filles pour les sciences. ». Doit-on s’attendre à ce que la mise en place de ces classes suive le modèle adopté pour la Prépa-seconde, « l’option santé » et les autres dispositifs expérimentés ces derniers temps ? Va-t-on laisser les personnels des établissements concernés s’épuiser à construire un dispositif dont on sait très bien qu’il n’est pas la bonne réponse à la problématique que l’on veut résoudre ?

Ne faudrait-il pas, surtout, donner les moyens aux collèges et lycées de (re)mettre en place des groupes à effectifs réduits en mathématiques, en sciences et technologie, notamment pour renforcer la dimension expérimentale de ces derniers enseignements ? Alors que le financement des groupes de niveau en Sixième et Cinquième a entrainé la suppression massive des demi-groupes en sciences et la disparition de la technologie en Sixième, l’invention de ces classes aménagées censées compenser des problèmes que le ministère a lui-même amplifiés avec ses réformes a vraiment un gout amer pour les collègues et le SNES-FSU !

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