Plan Etudiants, réforme du bac, les annonces sont nombreuses. Ces deux projets de réformes sont étroitement liés : ils vont considérablement transformer le fonctionnement du second degré. Augmentation des inégalités, conséquences négatives sur nos métiers, ces projets sont, à bien des égards, problématiques. Avec la FSU, le SNES demande l’abandon du projet de loi réformant l’accès à l’enseignement supérieur. Par ailleurs, il faut ouvrir le champ de réflexion sur le lycée, sans s’enfermer dans le dogme des 4 épreuves et du contrôle continu. Plus d’informations et des outils pour les salles des professeurs dans cet article.
Plan Etudiants : quand APB est instrumentalisé pour imposer la sélection
Les outils
Tract : Plan Etudiants, orienter les élèves ou leur barrer la route ?
Tract du SNES Versailles : un deuxième PP par classe, les droits des collègues et la réalité derrière les annonces
Article US Mag : Plan Etudiants, la bombe à fragmentation
Lettre des syndicats de la FSU aux parents d’élèves
Modèle de motion au CA
Lycée modulaire : réalité et... Mythe d’un lycée à la carte
Les couacs d’APB constatés dès la 1re phase de réponse, en juin, puis tout au long de l’été, sont bien évidemment inacceptables, tant ils ont pu mettre en difficulté bon nombre d’élèves et leurs familles (recours au tirage au sort…). Mais depuis plusieurs mois, force est de constater que la mise en accusation d’APB sert surtout à faire passer une réforme de l’accès à l’enseignement supérieur instaurant une forme de sélection, tout en transformant profondément nos métiers. La principale raison des problèmes d’affectation dans le supérieur de ces derniers mois reste le manque de places dans l’enseignement supérieur, résultat d’un sous-investissement massif de l’Etat, notamment dans les universités et de l’arrivée dans le supérieur de la cohorte du baby-boom des années 2000, dont personne ne pouvait ignorer l’existence (puisque cela fait 18 ans que cette cohorte franchit les différentes étapes de sa scolarité…).
Le Plan Etudiants, révélé par le Premier Ministre et la Ministre de l’Enseignement Supérieur, à la fin du mois d’octobre n’a, pour le moment, toujours pas été présenté au Parlement. Les seuls textes officiellement diffusés ont été la lettre de Jean-Michel Blanquer aux professeurs principaux de terminale, et le vade-mecum de l’orientation post-bac. Soit deux textes qui n’ont aucune valeur réglementaire ! Il n’y a donc à ce jour, aucun cadrage règlementaire à cette réforme : par exemple, les fiches distribuées en vue des conseils de classe du 1er trimestre n’ont aucun caractère obligatoire et règlementaire…
Un deuxième professeur principal par classe de terminale ?
C’est la grande annonce du Ministre de l’Education Nationale. Rappelons toutefois que la mission de PP n’est en rien une obligation de service et qu’un professeur peut donc refuser cette mission. Si un décret permettant la rémunération de 2 PP par classe de terminale a été publié le 1/12 (!), reste la question de la budgétisation d’une telle mesure. Plus d’informations dans le tract : un deuxième PP par classe, les droits des collègues et la réalité derrière les annonces
60% des élèves en échec en L1 ?
Ce chiffre est assené par la Ministre de l’enseignement supérieur comme justifiant à lui seul la mise en place de la réforme ! C’est oublier fort opportunément les réalités qu’il y a derrière ce chiffre, comme les réorientations par exemple. Un élève n’aurait donc pas le droit de se tromper ?... Et le suivi d’une cohorte donne des chiffres bien plus révélateurs : Sur une cohorte entrée en licence en 2008, 3 ans plus tard, dans les 60% qui n’ont pas obtenu leur licence, le taux d’échec correspondant à l’arrêt des études est de 18%. Encore élevé mais bien loin du spectre d’un échec massif à l’université !
Ce projet de réforme comporte bien d’autres éléments problématiques : oubli complet des Psy-En dans le Plan Etudiants, fin de la hiérarchie des vœux qui va amplifier le phénomène de files d’attente constatés en juin dernier, charge de travail supplémentaire pour les PP. La mise en place « d’attendus », pré-requis dont la définition sera en partie locale, va accentuer la concurrence et les inégalités entre les universités. Enfin, l’avis émis par le Conseil de classe du 2e trimestre revient à instaurer une forme de sélection à l’entrée dans le supérieur : si cette dernière existe déjà pour des filières sélectives, en l’instaurant pour toutes les filières, y compris les filières universitaires, c’est bien l’accès à l’enseignement supérieur qui est visé.
Tract : Plan Etudiants, orienter les élèves ou leur barrer la route ?
Fiche conseil de classe
Distribuée de manière très inégale dans les établissements, elles vont bien au-delà du rôle annoncé avec une première page de questions pour le moins surprenantes (dont certaines sont socialement discriminantes). Alors que le projet d’orientation des élèves est en cours de construction à cette période de l’année, le meilleur conseil à donner aux élèves est certainement d’approfondir leur projet….
Lettre des syndicats de la FSU à diffuser aux parents d’élèves
Le Plan Etudiants prévoit donc une transformation d’ampleur de notre système éducatif et de nos métiers. Rien n’assure une amélioration de l’affectation des élèves et des conditions de réussite des élèves, notamment des milieux les plus défavorisés. Les syndicats de la FSU s’adressent donc aux familles pour les alerter des nombreux dangers de cette réforme.
Lettre des syndicats de la FSU aux parents d’élèves
Baccalauréat : réformer le bac oui, développer le contrôle continu non !
Les outils
Tract : muscler le bac ou le démembrer ?
Pétition à signer et faire signer
Pierre Mathiot, en charge de mener les auditions des organisations syndicales et des associations disciplinaires en vue de la réforme du bac, assure que les discussions sont ouvertes. Mais quelques pistes sont martelées par l’exécutif depuis plusieurs mois : réduction du nombre d’épreuves et augmentation du contrôle continu. Si une réforme du bac est nécessaire pour rendre cet examen et ce diplôme plus démocratique, le recours au contrôle continu est l’opposé de cet objectif. Il va, au contraire, renforcer les inégalités territoriales, au détriment, une fois encore des élèves les plus défavorisés. Quant au projet de réforme du lycée qui semble se dessiner, il ressemble beaucoup au projet Darcos (semestrialisation, lycée à la carte etc.), projet massivement rejeté par la profession et le SNES-FSU en 2008, tant il est synonyme d’affaiblissement du lycée comme outil de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.
Le SNES-FSU défend un baccalauréat comme examen national, fondé sur des épreuves terminales et anonymes exigeantes.