24 mars 2025

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L’École face à la violence des jeunes

L'École face à la violence des jeunes

Des révoltes urbaines de l’été 2023 à l’actualité dramatiques de ces derniers jours, les gouvernements successifs pointent du doigt la violence de la jeunesse et entendent y répondre par toujours plus de répression. Derrière l’ambition affichée de « restaurer l’autorité » se dévoile une vision de la société basée sur la sanction. Les dernières annonces de la ministre et la proposition de loi sénatoriale du 6 mars, loin de répondre concrètement à la question de la violence des jeunes, visent à faire de l’École, de ses élèves et de ses personnels de simples pions dans un exercice politicien.

Une instrumentalisation des faits de violence à des fins politiques

Suite à l’agression au couteau d’un lycéen de Bagneux (Hauts-de-Seine) début février, Élisabeth Borne a annoncé la mise en place de fouilles aléatoires sur les élèves par les forces de l’ordre à partir du printemps. Ces fouilles feront suite à une décision conjointe de la préfecture, du parquet et des services de l’Éducation. La ministre évoque aussi le durcissement du Code de l’Éducation en cas de détention d’armes blanches avec le renvoi systématique en conseil de discipline pour les élèves fautifves et un signalement au parquet. L’objectif pour la ministre : lutter contre les violences à l’école et aux abords des établissements scolaires.

Pour le SNES-FSU, ces annonces relèvent surtout d’une nouvelle opération de communication servant à alimenter une politique éducative de plus en plus répressive. L’intrusion d’armes demeure exceptionnelle à l’échelle de la population scolaire et les contrôles aléatoires seront inapplicables sur la durée, mais surtout inefficaces. Tout comme la systématisation des conseils de discipline qui sont déjà la règle en de tels cas ou le signalement au parquet.

Ces mesures « dissuasives » ne régleront pas la situation ni les faits de violence qui ne sont le plus souvent que le surgissement de faits de société au sein de l’École. Ils résultent ou s’aggravent du fait du démantèlement des Services publics de proximité, de la dégradation de la situation sociale et économique, de la brutalisation des rapports sociaux…

Les CPE supplétives et supplétifs des forces de l’ordre ?

A la foire des surenchères, le Sénat a répondu présent. Suite à l’annonce de la ministre, il a adopté en première lecture, le 6 mars dernier, une proposition de loi visant « à protéger l’école de la République et les personnels qui y travaillent ». Ce texte dispose qu’ « en cas de menace pour l’ordre et la sécurité au sein de l’établissement, le chef d’établissement, son adjoint ou le CPE peut procéder à l’inspection visuelle des effets personnels d’un élève et, avec l’accord de celui-ci ou dans le cas d’un élève mineur de son représentant légal, à la fouille des effets personnels ».

C’est donc, au prétexte de protéger les personnels que CPE et personnels de direction sont sommé.es de se substituer aux forces de l’ordre opérant un glissement dangereux de la notion de sécurité à celle du maintien de l’ordre. Inacceptable pour le SNES-FSU !

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