Le mouvement des gilets jaunes, inédit dans sa construction et par sa durée, révèle une exaspération et une souffrance qui prennent leurs origines dans toutes les attaques menées contre la population par les gouvernements de ces dernières années. Après une tentative d’instrumentalisation par l’extrême droite, force est de constater que ce mouvement est très hétérogène par sa composition et par ses revendications. Une partie conséquente concerne des revendications sociales réelles et que le mouvement syndical partage pour partie : suppression de la hausse de la CSG, revalorisation des salaires et des pensions, etc. Se posent maintenant les questions de la poursuite de ce mouvement et de sa structuration dont un débouché pourrait être la présentation d’une liste aux élections européennes. Sans chercher à fusionner ou à marginaliser ce mouvement, la FSU poursuit la construction d’un mouvement social sur ses revendications.
La violence inédite et la volonté de réprimer le mouvement des gilets jaunes interroge sur la volonté du gouvernement de dialoguer. En effet, l’interdiction préventive de manifester par le biais d’arrestations, de garde à vue, de violences physiques a pour but d’intimider aussi bien les gilets jaunes que les lycéens et d’empêcher toute manifestation. Cela interpelle tout le mouvement syndical qui se retrouve confronté à la violence institutionnelle, dont un des aspects est l’utilisation abusive des alarmes intrusion dans les lycées empêchant ainsi toute contestation lycéenne. Le SNES-FSU soutient les revendications des lycéens : retrait de la réforme des lycées et du bac et de la sélection à l’université. Il exige que les jeunes ne soient pas poursuivis dans le cadre de procédures judiciaires ou scolaires qui seraient abusives. Il dénonce la répression policière systématique à l’encontre des manifestations lycéennes.
L’allocution de Macron n’a apporté aucune réponse aux revendications des gilets jaunes et ne répond en rien au sentiment d’injustice, voire va le renforcer par des annonces trompeuses telles que l’augmentation de la prime d’activité pour les personnes rémunérées sur la base d’un temps complet, en réalité au détriment des cotisations sociales, avec à termes la remise en cause de la Sécurité sociale. Seront particulièrement touchées les femmes, principales victimes du temps partiel subi. Dans le même temps, le Sénat confirme son orientation libérale en attaquant de nouveau la Fonction Publique, par le biais de l’augmentation des jours de carence, l’augmentation du nombre de suppressions de postes, l’annualisation du temps de travail. La Fonction Publique fera les frais de cette politique.
Une action de grève et manifestation Fonction Publique est indispensable contre les suppressions de postes, les restrictions budgétaires, l’amoindrissement et la dénaturation inquiétants du rôle des CAP et la fusion des académies, dans la cadre d’une intersyndicale large.
Indépendamment de cette action, au plus près de la rentrée, la carte des enseignements de spécialités en lycées sera connue et nécessitera une action spécifique. La concurrence ou mutualisation entre le privé et le public n’est pas acceptable. Le SNES doit s’y opposer.
Les suppressions de postes pénaliseront les lycées comme les collèges et dans le 63, la menace de fermeture pèse sur un certain nombre de collèges ruraux, alors même que le CD63 va annoncer l’ouverture d’un collège international près de Clermont. Le SNES Clermont s’oppose aux deux.
La question d’une manifestation nationale sur ces sujets se pose dès à présent.
Pour : 15 Contre : 0 abs : 3