29 novembre 2016

Collèges / lycées contenus / instances

Pourquoi le SNES s’est-il abstenu sur les avis FO du CTA du 17 novembre ?

Avis 1 : Avec les projets ministériels la notation chiffrée disparaît au profit d’une évaluation par compétence reposant sur des entretiens individuels.
L’analyse du SNES : FAUX ! L’inspection par un IPR est maintenue, le SNES-FSU est favorable à la double évaluation IPR - chef d’établissement. Cette évaluation devra forcément être convertie en évaluation chiffrée pour départager les enseignants, pour l’accès à la HC par exemple.
Par ailleurs cette inspection aura lieu à des moments précis de la nouvelle carrière (6e, 8et 9e échelon de la classe normale avec 2 ans d’ancienneté). Les personnels seront prévenus en début d’année scolaire puis un mois avant l’inspection.
 
 
La grille de compétences renseignée par le chef d’établissement et par l’inspecteur marginalise le cœur des missions des enseignants, c’est à dire enseigner dans sa classe. Elle porte essentiellement sur des compétences d’ordre relationnel.
L’analyse du SNES : FAUX ! Il y a onze items dans la grille d’évaluation, dont cinq pédagogiques, remplis par l’IPR, trois remplis par le chef d’établissement, puis 3 communs aux deux. Le cœur du métier n’est donc pas marginalisé. Ce qui est VRAI, c’est que certains items relevant du chef d’établissement sont ambigus (coopérer avec les partenaires de l’école) ainsi que d’autres communs aux deux évaluateurs, affaiblissant la partie relative à l’inspection sans lui retirer sa prééminence.
 
 
Le caractère aléatoire et arbitraire de cette nouvelle évaluation est parfaitement illustré avec les conditions de titularisation des personnels stagiaires. Leur titularisation se fait déjà sur la base d’une grille de compétences. Les refus de titularisation ont explosé et une partie des motifs écrits pour les justifier sont édifiants :
L’analyse du SNES : Peut-on généraliser à partir de ces exemples qui sont par ailleurs inacceptables ? L’évaluation actuelle est-elle satisfaisante ? Connaît-on les critères actuels d’évaluation des IPR ? Le critère rayonnement évalué par le chef d’établissement est-il pertinent et objectivement évaluable ? Peut-on considérer que l’évaluation actuelle n’est pas arbitraire ni aléatoire ?
Le SNES-FSU a obtenu le retrait du bilan professionnel qui pouvait se retourner contre les personnels. Et le chantage inadmissible à la titularisation, exercé sur les stagiaires, ne concerne pas, par définition, les titulaires. Fort heureusement !
 
 
Cette nouvelle évaluation met gravement en danger la liberté pédagogique.
Cette évaluation en renforçant l’arbitraire, en ouvrant la possibilité de pressions locales, en augmentant le temps de travail est inacceptable.
L’analyse du SNES : En quoi la liberté pédagogique serait-elle plus menacée qu’auparavant ? Il pourra y avoir un accompagnement pédagogique ou personnel pour certains enseignants, mais celui-ci ne sera pas consigné par écrit et restera dissocié des inspections. Actuellement, le chef d’établissement peut déjà demander une inspection contre des personnels. L’instauration d’un rythme d’avancement commun, à deux exceptions près (accélération possible d’un an au 6e et au 8e échelon), diminue les risques de pression des évaluateurs sur la carrière - et donc les salaires - des personnels. Rappelons que les chefs d’établissement et les inspecteurs avancent, eux, à un rythme unique comme la majorité des fonctionnaires de catégorie A. Pourquoi pas les enseignants et les CPE ?
 
 
Le CTA se prononce pour l’abandon de ce projet d’évaluation et le maintien de l’examen de tous les avancements dans les CAPA.
L’analyse du SNES : à partir du moment où la profession avance à un rythme quasi unique l’examen de « tous les avancements » devient inutile. En revanche, le SNES a obtenu que les collègues aient la possibilité de saisir la CAPA en vue de contester leur évaluation. Le SNES est très réticent sur ce projet d’évaluation, mais l’analyse de FO est approximative et comporte des contrevérités. C’est pourquoi la délégation FSU s’est abstenue sur ce vote.
 
 
Avis 2  : Au collège comme en lycée professionnel ou en lycée le CTA de CLERMONT se prononce pour le retour à des conseils de classe souverains et en particulier en matière de redoublement et d’orientation.
L’analyse du SNES : C’est le chef d’établissement qui décide de l’orientation et du redoublement, sur proposition du conseil de classe ; c’est donc le chef d’établissement qui est souverain ! La encore, l’avis de FO est approximatif Si le redoublement est à juste titre mis en cause par des travaux de recherche montrant qu’il n’est statistiquement pas efficace, la seule réponse par le passage automatique dans la classe supérieure au collège comme au lycée n’est pas plus satisfaisante. Le SNES-FSU demande que les moyens ainsi économisés soient maintenus dans les établissements pour la mise en place de solutions alternatives.