10 mars 2025

Actualités actions

Education : les raisons de se mobiliser sont nombreuses !

Education : les raisons de se mobiliser sont nombreuses !

Diminution de la rémunération pendant le congé maladie, retraites, attractivité de nos métiers, Choc des savoirs, EVARS… Le SNES-FSU fait le point sur l’actualité Education.

La situation politique actuelle, tant sur le plan national qu’international, est en proie à une profonde instabilité. Aux États-Unis, E. Musk se met au service de l’extrême droite mondiale, se faisant progressivement son porte-parole, relayant des théories complotistes, révisionnistes, masculinistes et affichant son soutien aux partis néo-fascistes européens. La rhétorique expansionniste de D. Trump, ses menaces de « recourir à la force » et d’exercer des pressions économiques, ainsi que son accointance avec Poutine, sont autant de menaces.
Dans son allocution du 5 mars, E. Macron a tenu un discours alarmiste sur « les menaces qui planent sur l’Europe » et annoncé que « de nouveaux choix budgétaires », seraient nécessaires en matière de défense mais « sans que les impôts ne soient augmentés ». Pour financer l’effort de défense, le ministre de l’Économie a affirmé la nécessité de travailler plus longtemps, son prédécesseur a même redit la nécessité d’interroger le temps de travail des enseignantes et plusieurs économistes libéraux bloquent toute possibilité de revenir sur la réforme des retraites.

Ces déclarations s’apparentent à une forme d’instrumentalisation du contexte international pour pousser l’agenda des réformes libérales. Après la baisse de l’indemnisation de 100% à 90% des congés maladie, la suppression de la GIPA, l’absence de mesures salariales générales, ce seraient donc de nouvelles attaques contre les services publics, déjà fragilisés par l’austérité budgétaire, au détriment de la santé, de la protection sociale et des retraites des agentes de la FP. Le SNES et la FSU s’y opposeront.

Dans cette période troublée où les discours réactionnaires, conservateurs et xénophobes, l’intolérance et le rejet de l’autre progressent à un rythme effréné, le SNES-FSU maintient le cap avec toujours comme boussole la défense des collègues, la lutte contre les injustices et les discriminations, la lutte pour une société plus juste. C’est la raison pour laquelle il a appelé à se mobiliser le 8 mars pour l’égalité femmes/hommes, le 15 mars en soutien aux « sans papiers », le 20 mars avec les retraitées pour la Sécurité sociale, le 22 mars contre le racisme.

La journée d’action du 3 avril à l’appel de la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNSA, étape dans la construction de la mobilisation pour nos salaires, nos pensions, l’abandon du jour de carence et de la mesure punitive sur l’indemnisation des congés maladie, appelle nécessairement des suites au troisième trimestre, dans l’unité la plus large possible, y compris par la grève. La situation internationale ne doit pas se traduire par une nouvelle étape de régression sociale !

Depuis la fin de la séquence budgétaire, le gouvernement donne l’impression de temporiser, mais en réalité, dans l’Éducation nationale, dans la Fonction publique, comme au niveau de l’interpro, les raisons de se mobiliser sont encore nombreuses ! Le SNES-FSU vous propose ci-dessous un point d’information sur tous les dossiers en cours, qui sera ensuite complété avec d’autres supports, pour préparer les indispensables mobilisations à venir.

Fonction publique : coupables d’être malades !

La force de la grève du 5 décembre a obligé le gouvernement à revenir sur certaines mesures dans la Fonction publique (3 jours de carence) et dans l’Education nationale (suppression de 4000 emplois). Mais d’autres, et non des moindres subsistent, et témoignent d’une volonté d’attaquer frontalement et brutalement la Fonction publique. Gel du point d’indice confirmé, tout comme la suppression de la GIPA, conditions de travail dégradées et depuis le 1er mars, les fonctionnaires vont être soumis à un nouveau régime de couverture des congés de maladie ordinaire, en ne touchant que 90% de leur rémunération. Injuste et injustifiable, cette mesure pénalise et stigmatise une fois encore les agentes de la Fonction publique.
En un mot, pour ce gouvernement, les personnels sont coupables d’être malades.

Le SNES et la FSU exigent la suppression de cette mesure inique ainsi que du jour de carence.

Retraites : abroger la réforme et assurer les financements

Le Premier ministre avait annoncé la réouverture du chantier retraites tout en pointant la Fonction publique, avec la théorie du « déficit caché », le rapport de la Cour des Comptes le contredit et confirme les éléments issus des travaux du COR. Il n’y a pas de déficit caché, le système des retraites n’est pas en danger, les retraites de la Fonction publique de l’État sont à l’équilibre. En 2023, le système a été excédentaire de 8,5 milliards d’euros, contrairement aux discours sur le déficit, avancés pour justifier la réforme. La FSU réaffirme sa mise en garde du gouvernement Bayrou : les fonctionnaires n’ont ni à être les boucs émissaires, ni à payer les conséquences de choix politiques désastreux, qui ont conduit à la situation actuelle. Il faut en finir avec le dogme de la résorption d’un « déficit » : cela ne peut être la porte d’entrée de ce dossier. Assurer le financement de notre système de retraites est possible : c’est une question de choix dans le partage des richesses.

Les femmes sont bien les grandes perdantes des dernières réformes. La FSU exige que des réponses ambitieuses et immédiates soient prises pour revenir sur les effets délétères de la réforme de 2023 et des précédentes, en commençant par le rétablissement de la bonification pour les enfants des femmes fonctionnaires nés après 2004.

Voir aussi : en finir avec les idées fausses sur les retraites (par exemple, “on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps…FAUX !)

EVARS : ne pas reculer face aux réactionnaires !

Le SNES et la FSU ont porté avec force et constance l’impératif d’un programme d’éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité (EVARS) ambitieux. Il est un levier essentiel pour favoriser la connaissance et l’estime de soi, les relations saines entre les personnes et faire reculer les violences sexistes et sexuelles, les violences intrafamiliales comme les discriminations de genre. ce programme est contesté par des groupuscules réactionnaires et l’extrême droite depuis plusieurs mois : distributions de tracts, menaces contre les directrices et directeurs d’écoles, les professeures, les chef⋅fes d’établissement, les infirmières et assistant⋅es de service social se multiplient. Ces contestations ont pris une nouvelle ampleur depuis la publication du programme d’EVARS : tracts mensongers, vidéos virales et truffées de fake news via les réseaux sociaux, pressions de parents d’élèves pour connaître les contenus des séances d’EVARS, pour y assister ou pour retirer leurs enfants de l’école, du collège ou du lycée ce jour-là, appel à une mobilisation le lundi 10 mars…

Ces attaques sont graves et inacceptables. Elles visent des personnels parce qu’ils et elles font leur métier, mais elles visent aussi l’ambition émancipatrice de l’École et de ce programme. Le SNES-FSU intervient à tous les niveaux pour que les personnels soient protégés et que ce programme soit bien appliqué.

Attractivité : il y a urgence !

La désaffection des concours s’accélère. Le nombre d’inscrites baisse de 4% par rapport à la session 2024, ce qui représente 2848 candidates en moins pour la session 2025. Il est déjà certain que la session 2025 ne permettra pas de pourvoir tous les postes ouverts aux concours. Toutes les semaines, la presse quotidienne régionale se fait l’écho de problèmes de remplacement, de parents qui se mobilisent… Des élèves n’ont pas de professeurs, mais ils ont des uniformes… Certainement la meilleure définition de la politique éducative d’Emmanuel Macron.

Face à cette crise d’attractivité inédite qui se poursuit, il y a urgence à agir ! Dans l’immédiat, le SNES-FSU demande la publication d’un plan pluriannuel de recrutement comme prescrit par le code de l’éducation afin de donner des perspectives aux étudiantes qui se préparent aux concours. Il exige aussi que soit enfin ouvert le dossier de la revalorisation de nos salaires et de nos carrières.

Choc des savoirs : continuons la mobilisation !

La mobilisation contre le “Choc des savoirs” a permis de gagner la bataille de l’opinion publique et des avancées conséquentes : pas de groupes de niveaux en 4e et 3e, abandon du projet de DNB obligatoire pour passer en 2de et extinction programmée des prépa 2de. Mais Elisabeth Borne a fait le choix de maintenir les groupes de niveaux en 6e/5e, alors même que tout montre leurs effets délétères pour les élèves et le métier des personnels. Le SNES-FSU a ainsi mené plusieurs enquête très révélatrices et les témoignages sont édifiants. Le SNES-FSU continue d’exiger l’abrogation de l’ensemble du Choc des savoirs.