Le ministère s’apprête à mettre en œuvre les mesures de la Conférence nationale du handicap (CNH) alors qu’elles n’ont fait l’objet d’aucune concertation avec les personnels
Les syndicats de l’Éducation ne sont d’ailleurs toujours pas représentés au Comité national de suivi de l’école inclusive.
Pilotés en interministériel, ces travaux devraient ponctuellement réunir les organisations syndicales pour des concertations tout au long de l’année dans la perspective d’une application progressive dès la rentrée 2024. Le SNES avec la FSU conteste la méthode et le passage en force du ministère.
La transformation des PIAL en PAS (pôle d’appui à la scolarité) censés apporter une « réponse de premier niveau » dégradera encore les conditions d’accompagnement des jeunes en situation de handicap. L’éducation nationale délivrera moins de notifications d’accompagnement humain, privilégiant l’usage d’un ordinateur par exemple. Les réponses seront locales, sous l’injonction des nouveaux référents (pactés) au suivi des élèves à besoins éducatifs particuliers, en mobilisant les personnels recrutés comme ARE dont le nouveau cadre d’emploi permettra une polyvalence des missions entre la vie scolaire et l’accompagnement individuel des élèves. C’est un recul sans précédent pour les AESH qui y perdront leur professionnalité au prétexte d’un temps plein, c’est un risque pour les vies scolaires de perdre les missions prioritaires des AED. Par ailleurs, le PAS facilitera, à la demande des familles, les interventions de professionnels de santé libéraux et d’AESH privés, creusant les inégalités entre élèves.
Des expérimentations sont aussi menées dès cette rentrée pour créer 100 IME ou ITEP dans les murs des écoles ou EPLE. Pour le SNES-FSU, les établissements ne sont pas des lieux de soin et les structures doivent permettre de scolariser les élèves pour lesquels l’école ordinaire, dans le contexte actuel, n’est pas la solution.
Le SNES-FSU porte ses revendications pour une école réellement inclusive comme la réduction des effectifs par classe, la titularisation et le recrutement à temps plein des AESH dans un corps de la fonction publique. Les abus de la mutualisation des AESH doivent par ailleurs cesser : ils impactent aussi les enseignant.es qui se retrouvent avec plusieurs élèves à besoin éducatif particuliers dans la classe sans les accompagnant.es.