9 avril 2015

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Communiqué de presse : grève bien suivie dans les collèges

Communiqué de presse du SNES-FSU
 
 Jeudi 9 avril 2015
Grève bien suivie dans les collèges
 
 
Les professeurs des collèges et des lycées étaient en grève jeudi 9 avril 2015 avec les autres salariés. Comme tous les fonctionnaires, ils protestent contre le gel du point d’indice et l’absence de revalorisation des carrières. Mais la mobilisation a été bien plus forte dans les collèges, ce dont attestent les remontées de nos sections syndicales d’établissement.
 
En effet, les professeurs des collèges se sont saisis de la grève du jeudi 9 avril pour dénoncer le projet de réforme des collèges que la ministre de l’Education Nationale présentera au Conseil Supérieur de l’Education demain, vendredi 10 avril.
 
Une réforme qui recycle et appauvrit
Cette réforme recycle de vieilles idées et présente comme des nouveautés des pratiques déjà bien établies. Ainsi, de l’interdisciplinarité, où le changement d’acronymes masque mal la continuité des Itinéraires de Découverte (IDD), créés en 2002, aux Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI). L’accompagnement personnalisé remplace l’aide au travail personnel de l’élève en sixième et d’autres dispositifs de travail en petit groupe. L’enseignement des langues anciennes, des langues régionales, des sciences et de la technologie, est fragilisé, comme le sont les sections européennes ou bi-langues.
 
Une réforme qui court-circuite le travail sur les programmes
Les professeurs de collège entendent dénoncer le manque d’ambition de cette réforme alors que la situation au collège justifierait que l’on rassemble la profession autour d’une volonté politique de lutte contre les inégalités et de démocratisation des études. Les travaux initiés dans le cadre du Conseil Supérieur des Programmes (CSP) s’annonçaient prometteurs et de nature à redonner cohérence et pertinence aux enseignements de collège. Las ! La ministre présente sa réforme sans attendre les conclusions du CSP et en court-circuitant la consultation des professionnels et des parents autour des nouveaux programmes.
 
Réinventer le cadre, établissement par établissement
Les professeurs contestent également le dogme de l’autonomie de l’établissement, qui caractérise cette réforme. Loin de donner plus de latitude aux équipes pédagogiques pour débattre des réponses concrètes à apporter aux difficultés des élèves, la réforme leur enlève les points d’appui qui permettent à la pédagogie de se développer dans un cadre commun, stable et clair.
En supprimant les repères annuels dans les programmes (écris maintenant pour un cycle de trois ans), en autorisant les établissements à moduler les horaires disciplinaires, en n’identifiant pas dans les programmes nationaux les objets d’étude interdisciplinaire, en globalisant les horaires de plusieurs disciplines, la réforme fait voler en éclat le cadre national de la scolarité.
 
Pour les professeurs : plus de réunions avec l’encadrement, moins de temps pour les élèves
Cela va générer une surcharge de travail pour les équipes qui devront réinventer établissement par établissement le cadre horaire et programmatique dans lequel elles seront amenées à enseigner, au détriment du temps consacré au suivi des élèves eux-mêmes.
 
Pour les élèves : un cadre scolaire fluctuant et illisible
Cela va générer une insécurité accrue pour les familles qui seront confrontées à un système éducatif moins régulé : comment assurer la continuité des enseignements en cas de déménagement, de changement d’établissement ou même de classe ? Au final, cette réforme va encore favoriser les familles initiées, faciliter le consumérisme scolaire et engendrer de nouvelles inégalités scolaires.
 
Les professeurs, avec le SNES-FSU, pour le retrait de cette réforme
Avec les syndicats qui représentent 80 % des professeurs de collège, les personnels demandent le retrait de ce projet. Le SNES-FSU appellera la profession à d’autres mobilisations en avril et en mai, et prendra des initiatives à destination des parents et des élus, de telle sorte que les sphères ministérielles entendent la parole des acteurs qui font vivre le service public d’éducation au quotidien sur le terrain.