Déclaration du SNES – FSU
CAPA d’avancement d’échelon du 21 janvier 2008
Cette CAPA se tient à trois jours d’une nouvelle grève dans la Fonction Publique. La grève du 20 novembre a fortement mobilisé dans la Fonction Publique, particulièrement dans l’Education Nationale. Elle a contraint le Ministre à parler de nos traitements et à ouvrir une discussion avec les organisations syndicales sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Malheureusement, celui-ci sous-estime l’attente des personnels sur cette question et renonce à une revalorisation généralisée des carrières, des salaires et pensions, pourtant incontournable. Nous avons donc toutes les raisons de nous mobiliser le 24 janvier.
L’érosion des salaires est indiscutable. De nombreuses études démontrent en effet qu’il y a 25 ans, le salaire d’un certifié débutant représentait plus de 2 fois le SMIC. En 2007, il n’est plus que de 1,25 SMIC. Le pouvoir d’achat actuel du 11e échelon est celui du 9e échelon d’il y a 25 ans. Un fonctionnaire de catégorie A recruté en 1997 a, après 9 ans de carrière, un pouvoir d’achat inférieur de 14 % à celui de son aîné recruté en 1983. Pour l’essentiel, ces constats s’expliquent par l’érosion de la valeur du point d’indice de la Fonction Publique. Nous recueillons de nombreux témoignages de collègues qui peinent à boucler les fins de mois à cause de déplacements très coûteux, de difficultés de logement, de séparations… Des collègues se retrouvent dans des situations difficiles pour des raisons essentiellement financières. Les plus jeunes, beaucoup d’entre eux étant TZR, sont particulièrement touchés.
Le SNES et la FSU revendiquent l’indexation du point d’indice sur les prix et le rattrapage des pertes accumulées (7 % depuis 2000). Il convient de généraliser la prime de première affectation et de porter le traitement en début de carrière à 1 800 euros mensuels nets. Tous les certifiés doivent atteindre avant la retraite l’indice 793 qui est actuellement celui du 7e échelon de la hors-classe, soit 2 970 euros net. La reconstruction de la grille en 11 échelons jusqu’à cet indice bénéficierait à tous.
Nous dénonçons également le développement des heures supplémentaires voulu par le Président de la République et porté, croyons-nous, par la commission Pochard. C’est nier la charge de travail de nos professions. Imposer des heures supplémentaires au détriment de l’emploi conduit immanquablement à la réduction des postes aux concours et condamne les collègues contractuels ou vacataires au chômage.
Cette orientation politique désastreuse s’inscrit dans un cadre pluriannuel de destruction de l’emploi public. Les 11 200 Equivalents Temps Pleins supprimés pour 2008 dans l’Education nationale sont même jugés insuffisants par Bercy qui compte atteindre 80 000 suppressions en 4 ans. Cette saignée ne pourra que dégrader fortement nos conditions de travail et nuire aux élèves : la baisse du temps de formation des élèves, objectif que se fixe le ministère, en est un triste exemple, la marche forcée vers le bac professionnel de 4 à 3 ans en est un autre : sur les 4 années actuelles de formation, une année est ainsi économisée. La teneur des annonces sur les lycées généraux et technologiques va dans le même sens puisque supprimer 25 % des heures au lycée représente une économie de 25 000 emplois environ.
Alors que la commission Pochard envisage de confier aux seuls chefs d’établissement l’évaluation des enseignants, le SNES défend la double notation administrative et pédagogique, avec des inspections tournées encore davantage vers le conseil et la formation. Agir et combler les écarts entre disciplines, améliorer le rythme entre deux inspections sont bien des priorités pour garder le crédit de l’évaluation pédagogique par des IPR. Tout ceci n’est pas en contradiction avec le fait que le SNES continue de revendiquer un rythme unique d’avancement pour tous sur la base du grand choix.
Les commissaires paritaires du SNES