La DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance , il faut comprendre le service statistique du ministère de l’Éducation Nationale) vient de publier une note sur l’accueil des élèves allophones dans le systèmes éducatifs français.
En 2020-2021, il y a eu 25 962 élèves arrivant au collège en ne parlant pas français. Cela représente 0,76 % des effectifs globaux mais les disparités sont telles sur le territoire que l’institution n’est pas en mesure d’assurer le meilleur accueil possible pour ces jeunes au parcours souvent difficile.
Un temps d’attente inacceptable…
En ce qui concerne le collège, seulement 52 % de ces élèves entre dans un premier dispositif (UPE2A ou classe ordinaire) en moins de 15 jours. Pour les autres, l’attente peut s’éterniser. Il sont plus de 15 % à devoir attendre plusieurs mois et même 3,4 % a devoir attendre plus d’un an… Une situation particulièrement dramatique quand on sait combien la retour rapide à la scolarité est importante pour ces élèves.
En collège, l’UPE2A ce n’est pas automatique.
Heureusement, une majorité des élèves, 67 %, est accueillie en UPE2A (Unité pédagogique pour Élève Allophone Arrivant). Ils et elles sont 12 % a être accueillis en UPE2A NSA (non scolarisé.es antérieurement). Alors que ces unités devraient apporter les conditions idéales pour l’apprentissage du français, elles sont trop souvent la marge sur laquelle rognent les DSDEN dans la répartition des moyens. Depuis plusieurs années, les UPE2A sont confrontées à une situation alarmante.
Il reste tout de même 20 % des élèves, dont la plupart sont scolarisés en classe ordinaire avec ou sans accompagnement linguistique. C’est alors souvent du bricolage : on demande à des professeur.es non formé.es d’accueillir ces élèves dans des classes surchargées.
Une répartition nationale inéquitable.
Sans surprise, le flux de ces élèves varient très fortement d’un département à l’autre. C’est à Mayotte et en Guyane que ces élèves sont les plus nombreux (2,4%) suivis par la Guadeloupe, le Lot-et-Garonne, l’Essonne, le Vaucluse, la Creuse et de la Seine-Saint-Denis. Inversement, ils et elles sont jusqu’à 20 fois moins nombreux.ses dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, de Haute-Saône, du Finistère et du Cher.
Ces disparités interrogent sur l’accueil des familles allophones qui semblent être davantage assignées à certains départements. Cela pose un double problème : dans certains départements les dispositifs UPE2A débordent alors que dans d’autres des zones géographiques très conséquentes en sont dépourvues.
Le constat est alarmant pour ces élèves parmi les plus fragiles du système scolaire. A l’instar des enfants plaçé.es dont le traitement ne semble pas être une priorité, il semble que l’accueil des élèves allophones est négligé. Cette situation provoque une grande souffrance à la fois pour les élèves mais aussi pour les personnels conscients des mauvaises conditions dans lesquelles se font ces arrivées.
Le SNES-FSU demande la création d’un nombre suffisant de classes UPE2A (et non pas seulement de dispositifs) pour accueillir tous ces élèves allophones qui en ont besoin.