AESH : Retour de congrès

Lors de son dernier congrès national à la Rochelle du 18 au 22 mars 2024, le SNES-FSU s’est doté de nouveaux mandats et a réaffirmé ceux existants avec force et vigueur afin de défendre les accompagnantes d’élèves en situation de handicap.

Nous faisons ici un bilan des revendications que porte le SNES-FSU pour une école inclusive réussie et pour permettre aux AESH d’avoir de meilleures conditions de travail et afin sortir de la précarité.

Nous devons construire un système éducatif inclusif et épanouissant pour l’ensemble des jeunes dans tous les territoires. Pour cela le SNES-FSU :

• exige pour l’amélioration de l’accueil des élèves BEP, une réduction drastique des effectifs par classe (20 élèves maximum), un réel accompagnement et une formation initiale et continue exigeantes pour tous les personnels ;
• revendique une augmentation significative du nombre de classes soins-études et dotés de moyens importants ;
• revendique que les élèves d’ULIS soient aussi comptabilisées dans les classes ordinaires, comme la loi le stipule, et que le nombre d’élèves en situation de handicap soit davantage pris en compte dans le financement des divisions et des dotations des établissements ;
• demande la création des structures et dispositifs dans tous les types d’établissement et revendique une répartition géographique assurant l’égalité d’accès aux sections de SEGPA, ULIS, UPE2A et UPS ;
• demande le maintien et l’augmentation des places dans les structures spécialisées (IME, ITEP...) car ils restent nécessaires pour des élèves aux besoins très spécifiques ;
• dénonce l’obligation de la réussite au brevet pour l’entrée en Seconde d’autant plus qu’il ne tient pas compte des besoins spécifiques des élèves relevant de l’inclusion ;
• exige la création de temps de concertation inclus dans les services sur le temps de travail de tous les personnels, y compris les AESH, afin de se rencontrer, d’échanger les informations, de croiser les regards, de prévoir les actions de chacun e dans la classe, d’assurer le suivi des élèves ;
• demande que chaque élève en inclusion et nécessitant un accompagnement, bénéficie individuellement d’une AESH. Le SNES-FSU veut aussi le retour à des notifications claires et précises de la MDPH pour chaque élève en situation de handicap.

De plus, Le ministère s’entête à refuser les mesures d’urgence qui permettraient de sortir les AESH de la précarité et leur garantir un meilleur avenir professionnel. C’est pourquoi le SNES-FSU :

• s’oppose aux PAS (pôles d’appui à la scolarité) et aux ARE (assistantes à la réussite éducative) qui ne feraient qu’aggraver la dilution et la réduction des moyens, mais aussi augmenter la souffrance des personnels AESH par une dégradation considérable de leurs conditions de travail et la négation de leur expertise spécifique dans leurs métiers ;
• s’oppose à la création de la fonction de « professeures référentes handicap et accessibilité numérique », à travers la mission d’accompagnement renforcé des élèves à besoins éducatifs particuliers, notamment les élèves en situation de handicap ;
• rejette l’accumulation d’interlocuteurs imposée aux AESH à tous les échelons (établissement, PIAL, DSDEN, Rectorat...) qui crée des subordinations complexes, illisibles et inefficaces tout en ayant pour effet d’entraver leurs missions ;
• revendique la suppression des PIAL qui renforcent les logiques de gestion comptable et néo-managériale au détriment des accompagnantes et des élèves ;
• continue de revendiquer un recrutement massif d’AESH formées, mieux rémunérées et mieux considérées ce qui passe par la création d’un corps de la Fonction publique de catégorie B avec intégration et reclassement automatique des agents déjà en poste ;
• exige que les AESH n’aient plus à subir de temps partiel imposé. Il faut mettre fin à l’annualisation du temps de travail en référence aux 1607h. Les accompagnants-es doivent pouvoir exercer un temps plein, sur la base d’obligations réglementaires de services de 24h, sur 36 semaines, prenant en compte les différentes modalités d’accompagnement (collectif, mutualisé, individuel), les conditions d’emploi (nombre d’établissement, degrés différents) et intégrant les temps d’activité connexe ;
• demande une révision la grille indiciaire actuelle des AESH en revalorisant chaque échelon d’au minimum 30 points d’indice. Les AESH doivent aussi être bénéficiaires de la prime informatique ;
• revendique des formations certifiantes sur le temps de service face aux différents besoins des élèves ;
• revendique que chaque département soit pourvu de brigades de remplacement d’AESH afin d’assurer la continuité du service public. De plus, ils et elles doivent pouvoir formuler des vœux d’affectation sur des secteurs géographiques, niveaux d’enseignement et types de postes ;
• revendique que les AESH puissent choisir d’exercer exclusivement dans les établissements publics ;
• revendique que les accompagnantes de Personnels en Situation de Handicap (APSH) bénéficient des mêmes droits que les AESH. Les missions des APSH ne sont pas les mêmes que celles des AESH. Un texte réglementaire doit définir précisément leurs conditions d’exercice, leurs droits et leurs missions spécifiques, en intégrant la globalité du temps de travail (temps d’accompagnement, de préparation, de correction, etc).

Le SNES-FSU continue sa lutte pour une véritable reconnaissance professionnelle, un statut de fonctionnaire de catégorie B, la fin des PIAL, une revalorisation salariale et contre les ARE, la voix des AESH doit enfin être entendue.