6 septembre 2012

Actualités actions

Communiqué de presse. Rentrée 2012 : Dernière rentrée Chatel et nouvelles dégradations !

Communiqué de presse du SNES Clermont du 5 septembre 2012

Malgré quelques décisions prises en urgence en juin et juillet par le nouveau ministre (décharge de service pour les stagiaires, collectif budgétaire, abrogation des décrets sur l’évaluation des personnels…), les conditions de rentrée se dégradent encore..
Grâce aux nombreuses actions du SNES-FSU, SNEP-FSU et SNUEP-FSU le ministre a décidé de décharger de 3 h de service les enseignants stagiaires à cette rentrée au lieu de les laisser à temps complet sans formation. Si cela va dans le bon sens, en revanche ce n’est pas suffisant ! Néanmoins, le nouveau ministre reconnaît ainsi qu’enseigner est un métier qui s’apprend.
Il a aussi abrogé le décret dénoncé par l’ensemble des organisations syndicales concernant l’évaluation des personnels publié par l’ancien ministre au JO du 8 mai 2012.
Dans le cadre du collectif budgétaire pour 2012, le 2nd degré a obtenu quelques moyens supplémentaires. Pour notre académie dans le second degré, les moyens supplémentaires sont largement insuffisants puisque cela se traduit par aucun poste de Conseiller Principal d’Education supplémentaire et la création de seulement 32 supports d’Assistants d’Education qui pourraient malgré tout être une bouffée d’oxygène pour certains établissements sous tension.
 
Cette rentrée reste cependant mauvaise car le manque de personnels enseignants, d’éducation et d’orientation qui est le résultat de l’austérité budgétaire imposée à l’éducation nationale pendant 5 ans et la crise de recrutement sans précédent que connaissent nos métiers, malgré le taux de chômage élevé, mettent en péril le second degré. Dans le même temps les effectifs élèves continuent de progresser et nous aboutissons à une équation simple : plus d’élèves moins de profs donc des classes de plus en plus chargées. Dans les collèges il est devenu « habituel » d’avoir des classes entre 28 et 30 élèves et avec quasiment aucun dédoublement et en lycée la barre des 35 élèves est très souvent dépassée ! De telles conditions d’études ne sont pas satisfaisantes pour les élèves et leurs familles et rien d’étonnant que de telles conditions de travail n’attirent pas les étudiants vers nos métiers, quand on sait aussi que les salaires des enseignants sont gelés depuis maintenant 3 années.
 
 
Les chiffres parlant de cette rentrée, dans l’académie de Clermont :
Dans les lycées généraux et technologiques et les collèges 71603 élèves étaient accueillis à la rentrée 2011, le rectorat prévoit 72501 élèves à cette rentrée, donc une augmentation de 898.
Il faut ramener cette « variation » au nombre total d’établissements de second degré (172) dans l’académie. On a donc une relative stabilité puisque nous avons un peu plus de cinq élèves de plus par établissement. On aurait pu s’attendre, au pire, au maintien des moyens existants, au mieux, à une hausse des moyens pour améliorer les taux d’encadrement, alors que le rectorat supprimait 58 postes dans ces établissements !
 
 
De nombreux postes vacants :
Après les opérations de mouvement en juin, de nombreux postes sont restés vacants :
46 postes n’ont pas été pourvus, par exemple 15 en documentation, 5 en mathématiques. Cela résulte principalement d’un déficit de recrutement de nouveaux enseignants, conséquence du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
 
 
Un vivier de remplaçants insuffisant
Alors que les difficultés et tensions autour du remplacement des enseignants ont été importantes l’an dernier, le recteur a décidé de diminuer une nouvelle fois le potentiel de remplaçants avec 74 TZR de moins à cette rentrée par rapport à l’an dernier. Il n’y en a plus que 495 pour cette année. Par exemple, en anglais, tous les enseignants remplaçants ont été affectés en juillet sur des besoins pour la rentrée 2012.
Pour pallier en partie ce manque de personnels, le rectorat a affecté dès le mois de juillet 85 enseignants contractuels sur des postes à l’année non pourvus par des enseignants titulaires.
 
Le risque est grand que de nombreuses absences ne puissent être compensées par des enseignants remplaçants titulaires ou contractuels. D’ores et déjà, les absences de moins de 2 semaines ne sont pas compensées !
 
 
Un plan de rattrapage : indispensable dans notre académie
Les taux d’encadrement, le manque criant d’enseignants montrent qu’il y a urgence à ce que notre académie obtienne un plan de rattrapage. Il est indispensable pour les personnels et les élèves.
La future loi d’orientation et de programmation aura à donner des signes forts aussi sur les questions de formation des maîtres, la relance de l’éducation prioritaire, les objectifs de démocratisation pour qualifier l’ensemble des jeunes dans le cadre d’un système éducatif pensé dans sa continuité et impliquant une unité du second degré.
 
 
Refondation de l’école : une mascarade dans notre académie !
Le rectorat, pour afficher une volonté de concertation sur la refondation de l’école, a lancé un appel à contributions à travers 4 réunions départementales abordant chacune un thème différent, avec par exemple, « la rénovation du collège et le lycée de la réussite » dans le département de l’Allier. Comment ces réunions d’une durée de 2 heures ( !) vont-elles pouvoir déboucher sur des propositions sérieuses et crédibles ?
 
Dans ce contexte et assumant ses responsabilités de syndicat majoritaire, le SNES lance en cette rentrée les « États généraux du Second degré » pour permettre l’expression et la mobilisation des personnels. L’élaboration de la loi doit s’accompagner rapidement de l’ouverture de négociations préalables à différents décrets ; comme celles de l’ensemble des salariés, les attentes et l’impatience des personnels de l’Éducation doivent trouver des réponses. L’absence de décisions sur les réformes contestées, en dehors de l’abrogation du décret sur l’évaluation des personnels, comme les conséquences des suppressions de postes se font sentir à cette rentrée.
Le SNES-FSU continuera à faire entendre les revendications pour le second degré, appréciera avec nos professions les propositions gouvernementales et les formes de mobilisation les plus propres à obtenir des améliorations pour le second degré et ses personnels.